Auteur/autrice : AARASD
PRISONNIERS POLITIQUES – Actualités janvier-mars 2024
Conditions de détention déplorables, grèves de la faim à répétition.
13 février
La situation de santé d’Abdallahi Ahmed Elhafed dit Toubali est très préoccupante. Sa famille confirme qu’il souffre de tuberculose, conséquence d’années de détention misérable, de l’absence de soins médicaux et de la surpopulation dans la cellule, qui l’a fait suffoquer à plusieurs reprises… Il n’a bénéficié d’aucune procédure médicale et n’a pas été transféré à l’hôpital pour éviter toute complication susceptible de menacer sa santé et sa sécurité (source Sprasd)
15 février
La LPPS (Ligue de protection des prisonniers politiques sahraouis dans les geôles marocaines) alerte sur la situation de 3 détenus » Sidahmed Lemjayed, Muhamed Bani et Brahim Ismaili qui viennent d’entamer une grève de la faim de 48 heures car ils « sont continuellement soumis à la torture, au harcèlement, aux menaces et aux agressions délibérées sans la moindre intervention de l’administration pénitentiaire locale, Ait Melloul 2. » Grève de la faim renouvelée les 8 et 9 mars pour protester « contre les pratiques racistes et les violations imposées par l’administration pénitentiaire. »
21 février
Ahmed Al-Bachir Ahmed Al-Sbai engage une grève de la faim de 24 heures pour protester contre la difficulté voire l’interdiction de recevoir des médicaments.
Le 25 février,
le journal El Independiente a publié un article du journaliste Francisco Carrión sous le titre « Ce que Sanchez n’a pas visité au Maroc : les prisons. » Il y décrit la situation vécue par le journaliste sahraoui Mohamed Lamín Haddi (Groupe Gdeim Izik) alors que les autorités marocaines prétendent qu’il est bien traité et jouit de tous ses droits ! La famille de Haddi, soutenue par l’Union des journalistes et écrivains sahraouis (UPES) a démenti ces allégations : il ne reçoit ni traitement médical, ni visites familiales et subit des agressions continuelles.
17 mars
Brahim Ismaili a été hospitalisé. Selon une déclaration de sa famille, son transfert à l’hôpital était dû à une grave détérioration de son état de santé. Cependant, il n’a subi aucun examen médical ou examen approfondi pendant son séjour à l’hôpital en raison de la négligence médicale et de la politique de procrastination adoptée à son égard. (Source Sprasd)
PRISONNIERS POLITIQUES – Actualités novembre – décembre 2023
8 novembre 2023 : Journée nationale du prisonnier sahraoui
« Des dizaines d’étudiants sahraouis en Europe (Espagne, France…) ont appelé à la libération immédiate des détenus politiques sahraouis incarcérés arbitrairement par les autorités d’occupation marocaines, interpellant la communauté internationale pour sanctionner le Maroc en raison de ses violations répétées et délibérées des droits de l’Homme contre le peuple sahraoui.
Pour mémoire la date du 8 novembre a été choisie en raison des évènements survenus le 8 novembre 2010, lorsque les forces d’occupation marocaines ont démantelé sauvagement le campement de Gdeim Izik, qui comprenait environ 6.500 tentes installées par des Sahraouis un mois plus tôt pour protester contre les mauvaises conditions socio-économiques au Sahara occidental occupé par le Maroc depuis 1975. »
Source SPS.
7 décembre 2023 – La Ligue des prisonniers politiques sahraouis publie son rapport périodique sur la situation des prisonniers civils dans les prisons marocaines pour la période s’étendant du 1er août 2023 au 30 novembre 2023.
Lien le Rapport périodique– PDF
8 décembre 2023
Saluant l’Avis du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire qui vient de demander la libération immédiate des prisonniers de Gdeim Izik au Sahara occidental, les Familles des prisonniers de Gdeim Izik, la Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines, Le Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits de l’homme ont organisé un webinar de plaidoyer appelant le Maroc à respecter la décision du Groupe de travail des Nations Unies.
23 décembre 2023
L’organisation internationale Front Line Defenders appelle, le Maroc à libérer « immédiatement » les prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik, maintenus arbitrairement en détention depuis plus de 13 ans.
Communiqué de Presse – Le Maroc préside en 2024 le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU : une mauvaise farce ?
Ce 10 janvier 2024, 30 États parmi les 47 votants au Conseil ont élu, à bulletin secret, le Maroc pour présider le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU en 2024.
Ce n’est pas une bonne nouvelle pour toutes celles et tous ceux qui, dans le monde, plaident et bataillent pour que les droits humains soient respectés. Batailles menées par de multiples organisations aussi bien dans leur pays qu’à Genève. En effet le Maroc ne se distingue pas positivement en ce domaine : une monarchie autoritaire, qui empêche toute liberté de presse et surveille de près toute forme de contestation, et surtout un pays qui depuis 1975 occupe son voisin le Sahara occidental et empêche le scrutin d’autodétermination de son peuple, pourtant recommandé par l’ONU et le Conseil de Sécurité chaque année. Lire plus
Communiqué de presse – Une bonne nouvelle, le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire s’adresse au Maroc : libérez immédiatement les prisonniers de Gdeim- Izik
Souvenons-nous, le soulèvement pacifique des Sahraouis à Gdeim Izik, au Sahara occidental, en novembre 2010, premier mouvement du Printemps arabe. Et souvenons-nous des 24 militants, journalistes, membres d’associations de défense des droits de l’homme, arrêtés et condamnés à de lourdes peines.
Ce 11 novembre 2023, le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire vient de conclure que leur détention dans les prisons marocaines était illégale.
Dans sa demande de libération de tous les prisonniers de Gdeim-Izik, les juristes du Groupe de travail ont mis en lumière toutes les formes d’arbitraire qui ont pesé sur leur procès devant un tribunal militaire marocain et sur leur détention : refus d’accès à des avocats, aveux obtenus sous la torture, manque d’impartialité et d’indépendance de la Cour de justice, traitements inhumains dans les différentes prisons marocaines où ils sont détenus (Réf : A/HRC/WGAD/2023/23).
Depuis treize ans, de nombreux observateurs tels que Amnesty international, Human Rights Watch, ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture), notre association déléguant à plusieurs reprises juristes et avocats ainsi que les détenteurs des mandats des Nations Unies, dénoncent cette situation. Depuis treize ans également les familles des prisonniers, souvent éloignées des lieux de détention, luttent pour la libération de leurs proches en lien avec la Ligue pour la Protection des Prisonniers Politiques Sahraouis dans les prisons marocaines (LPPPS).
Avec ces familles, avec les associations qui militent sans trêve pour le respect des droits humains, nous saluons cette décision du groupe de travail des Nations Unies. C’est aussi un message adressé aux autorités françaises pour qu’elles veillent à l’application de cette décision et interviennent partout où leur autorité peut s’exercer afin que le Maroc libère très vite ces prisonniers. Première étape avant la tenue du référendum d’autodétermination des Sahraouis prévu par l’ONU, référendum en panne depuis près de 50 ans et qui prive un peuple non-autonome de son droit à être indépendant.
Paris, le 29 novembre 2023.
PRISONNIERS POLITIQUES SAHRAOUIS – Actualités septembre-octobre 2023
Demande de rapprochement et droit de visite.
Naâma Asfari, emprisonné à Kenitra, avait demandé une autorisation pour se rapprocher de son grand-père, très malade, grand-père qui l’avait élevé durant la longue disparition de son père. Pas d’autorisation. Claude Mangin, épouse de Naâma Asfari, n’a pu représenter Naâma à l’enterrement de son grand-père début septembre 2023 à Guelmim, puisqu’elle est interdite de visite depuis 2016. Questionnées par une députée, les autorités françaises répondent le 8 septembre : « Soyez assurée que les services du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères continueront d’évoquer la situation de Madame Mangin-Asfari avec les autorités marocaines ».
Equipe Media a publié en juillet 2023 une courte vidéo : Ennama Asfari – Un récit de résilience et de tragédie
7 septembre – Arrestations – Les forces d’occupation marocaines ont arrêté quatre Sahraouis qui se rendaient à une réunion avec l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura. Arrêtés à midi devant l’hôtel Bavaro Beach à Dakhla, et emmenés au poste de police de Dakhla, ils ont été libérés le soir, à 19h30.
Source Equipe Media
9 septembre – Le séisme au Maroc a été ressenti dans certaines prisons, en particulier Bouizarkane. Les prisonniers ont été enfermés dans leurs cellules, et abandonnés par les gardiens.
54e session du Conseil des Droits de l’Homme à Genève, le Mouvement français contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) a exprimé sa préoccupation face au recours excessif à la détention arbitraire, par le Maroc, contre les prisonniers politiques sahraouis, appelant le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire à rendre visite à ces détenus. (Source APS). Le Maroc s’oppose à toute visite des détenus par les institutions onusiennes et la Croix Rouge.
27 -28 septembre – Attaque contre domicile des militants politiques et des droits de l’homme sahraouis, Lahbib BOUTENGUIZA et Mahfouda Bemba LEFKIR » à Laâyoune et destruction, pour la deuxième fois, des caméras installées par la famille pour témoigner des agressions physiques et verbales dont ils sont victimes. Mahfouda Lefkir est ancienne détenue politique (nov. 2019-mai 2020) et Lahbib Boutenguiza, ancien kinappé sahraoui, est membre du bureau du CODESA. (Source CODESA)
20 octobre – Noces de porcelaine et droit de visite – Claude Mangin-Asfari célèbre ses 20 ans de mariage sans pouvoir rendre visite à son mari emprisonné à Kenitra. Pour mémoire, Claude Mangin, interdite de séjour au Maroc depuis 2016, avait été autorisée à rendre une seule visite à son mari en 2019 après une grève de la faim de 30 jours. Cette visite s’était déroulée dans des conditions difficiles (filatures, articles diffamatoires, etc..).
Il faut aussi rappeler que les conditions de visite sont difficiles pour tous les prisonniers. Leurs familles sont éloignées (plus de 1000 km) ce qui entraîne des coûts élevés, la longueur et fréquence des visites sont souvent soumises à l’arbitraire des directeurs de prison…. À plusieurs reprises, les prisonniers se sont mis en grève de la faim pour être rapprochés de leurs familles, sans succès à ce jour. Au contraire, ils ont subi des représailles.
21 octobre – Le Congrès national du CODESA (Collectif des Défenseurs des Droits de l’Homme au Sahara occidental) empêché par les autorités marocaines. Ce congrès organisé au domicile de Ali Salem Tamek, ancien prisonnier politique et défenseur sahraoui des droits humains, n’a pu se dérouler comme prévu. Le CODESA rapporte que la maison d’Ali Salem Tamek a été encerclée par les forces marocaines et que des agressions physiques ont été perpétrées sur les membres de l’association et les militants solidaires qui tentaient de se réunir. Des tweets d’AMNESTY-France, Human Rights Watch et Mary LAWLOR, Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains au Conseil des Droits de l’homme, dénoncent cette situation.
21 octobre – Grève de la faim de Mohamed Radi dit DAH pour protester contre le traitement discriminatoire et raciste infligé par les autorités à son encontre. Comme les autres prisonniers, Mohamed DAH fait face à des conditions de vie de plus en plus difficiles et l’administration pénitentiaire lui a confisqué les documents nécessaires à des travaux universitaires.(Source SPS)
25 octobre – Privation de droit aux soins pour Abdalahi El Wali dit LIWAFNI Abdalahi. Sahara Presse Service rapporte que » Le prisonnier sahraoui a reçu, lundi dernier, une décision de la délégation générale de l’administration pénitentiaire marocaine, par l’intermédiaire de la direction de la prison centrale de Kenitra, qui stipule que ses demandes relatives au transfert à l’hôpital et à son droit aux soins et aux examens médicaux ne seront satisfaites qu’après avoir renoncé à son identité sahraouie et à ses positions en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance« .
26-27 octobre –Grève de la faim de 48 h des prisonniers politiques en soutien à Mohamed DAH. (Source SPS qui cite la LPPS – Ligue des Prisonniers Politiques Sahraouis dans les prisons marocaines.)
Les détentions de 4 sahraouis font obstacle au travail de De Mistura
Equipe Média, le 08/09/2023
Dakhla, Sahara occidental occupé
Les forces d’occupation marocaines ont arrêté quatre sahraouis, le 7 septembre 2023, alors qu’ils se rendaient à une réunion avec l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura.
Ils ont été arrêtés à midi devant l’hôtel Bavaro Beach à Dakhla, et emmenés au poste de police de Dakhla. Ils ont été libérés le soir, à 19h30, heure d’El Aaiun occupée.
Les quatre détenus :
Ennaama Aghrichi est le frère d’un commerçant sahraoui, Lahbib Aghrichi, séquestré le 7 février 2022 et toujours disparu. Dans le rapport envoyé par la famille au Comité sur les disparitions forcées des Nations Unies, elle donne des informations qui permettraient de déduire la connivence de la police marocaine dans l’enlèvement.
Ennama Aghrichi voulait remettre le rapport à Mr. De Mistura.
Ennaama Aghrichi exprime le désarroi de sa famille face au manque de clarté entourant la disparition de son frère. Malgré les sit-ins pacifiques organisés devant leur domicile, aucune autorité ne semble disposée à confirmer officiellement le décès de Lahbib Aghrichi. La famille exprime ainsi des doutes quant à la version officielle des faits et réclame que la lumière soit faite sur cette situation troublante.
Trois militants pour l’auto-détermination et les droits humains
Rachid Sghayer, Hassan Zerouali et Hamdi Greimich tenaient à informer M. De Mistura sur la situation de répression et d’absence de droits au Sahara occidental occupé. Aussi sur le pillage systématique des ressources naturelles.
Rachid Sghayer, une figure de proue du mouvement sahraoui pour l’autodétermination, un activiste sahraoui de longue date, connu pour son courage et son engagement sans faille.
En 2009, M. Sghayer fut arrêté à Casablanca avec un groupe de défenseurs des droits humains sahraouis -le groupe des 7- alors qu’ils revenaient d’une visite aux camps de réfugiés sahraouis. Il a été emprisonné pendant plusieurs mois sans procès.
Il a été arrêté à plusieurs reprises par les forces d’occupation marocaines.
Le 17 juillet 2023, il a été victime d’une tentative d’assassinat par des colons marocains.
En 2022, son frère, Mohamed Sghayer, a été enlevé par les forces d’occupation marocaines. Son sort reste inconnu.
Hassan Zerouali est un militant parmi les chômeurs sahraouis. Il travaillait en tant que gardien dans le projet de construction du port de Dakhla Atlantique, mais il a été licencié en raison de son activisme syndical et de son incitation aux chômeurs à protester contre l’État d’occupation marocain, pour garantir leur droit au travail et bénéficier des revenus des ressources naturelles de leur pays.
Hamdi Grimich est un jeune militant des droits de l’homme et membre du CODESA. Son militantisme lui a valu un an de prison.
Les raisons des arrestations
Les autorités marocaines n’ont pas donné d’explication aux arrestations. Il est évident qu’ils ont voulu entacher la visite de M. De Mistura, ne lui permettant pas de maintenir ses réunions librement et le privant d’informations précieuses pour son enquête.
Est-ce que Mr. De Mistura a été informé de ces détentions stratégiques ? Cette action effrontée des forces d’occupation marocaines constitue une offense aux fonctions de l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental, ainsi qu’une nouvelle preuve de la répression exercée par les autorités marocaines sur le peuple sahraoui.
Conséquences
Les Nations Unies et la communauté internationale doivent condamner ces arrestations, qui ont interféré l’action des Nations Unies, et appuyer les efforts de M. De Mistura.
Actualités juillet-août 2023
26 juillet – Lancement d’une campagne médiatique pour la libération des prisonniers politiques sahraouis
Equipe Media, un collectif de journalistes sahraouis basé dans la ville occupée de Laâyoune (Sahara occidental), a lancé « une campagne médiatique pour exiger la libération des prisonniers politiques sahraouis, notamment ceux du groupe Gdeim Izik, et faire la lumière sur les injustices qu’ils continuent de subir dans les geôles marocaines. La campagne sera menée sur diverses plateformes, notamment les réseaux sociaux et le site web d’Equipe Media. Le collectif appelle aussi les instances internationales, les gouvernements et toute personne concernée par les droits de l’Homme à envoyer des lettres et des courriels aux autorités d’occupation marocaines, les exhortant et pressant à libérer les prisonniers et à mettre fin à cette injustice de longue date. » (Source La Nouvelle République – Algérie)
Début août, le Comité des Nations unies contre la Torture (CAT) publie sa décision du 2 février 2023 concernant Mohamed BANI et demande au Maroc de répondre aux allégations de torture et mauvais traitements.
Pour mémoire, c’est la 5ème décision du CAT concernant un prisonnier du groupe de Gdeim Izik et dans ce dernier document le Comité » note le caractère systémique de ces affaires concernant les évènements survenus le 8 novembre 2010 dans le camp de Gdeim Izik ». (CAT/C/75/D/999/2020 – §7.11).
2 août
La Diaspora sahraouie en France, préoccupée par la situation alarmante des Prisonniers politiques du groupe Gdeim Izik, appelle » L’Assemblée générale des Nations Unies, Le Comité des Nations Unies contre la Torture (CAT), le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres, le Conseil de sécurité des Nations Unies, à exhorter le Maroc à respecter la convention contre la torture ainsi que son protocole additionnel et qu’au vu de la durée de détention arbitraire encourue, de l’absence de procédure régulière et des souffrances auxquelles le groupe Gdeim Izik a été exposé, ces prisonniers politiques soient libérés.
9 août – 18 août – Grève de la faim de Mohamed Lamine Haddi
Dès l’annonce de cette grève, La Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines ( LPPS) lance une alerte « Sauvez la vie de Mohamed Lamine Haddi », message envoyé à l’Union africaine, à chacun des « amis du Sahara occidental » – la France, le Royaume Uni, l’Espagne, la Russie et les Etats-Unis d’Amérique -, à l’Allemagne, aux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies et à diverses organisations de défense des droits de l’homme.
En effet, la santé de Mohamed Lamine Haddi inspire de très vives inquiétudes : complications suite à deux très longues grèves de la faim (plus de 2 mois) sans suivi médical, refus de soins nécessités par une très douloureuse infection (séquelle des tortures lors de son arrestation), sans compter les mauvais traitements récurrents, isolement et harcèlements….
Au bout de neuf jours, Mohamed Lamine Haddi interrompt sa grève de la faim suite aux engagements de l’administration pénitentiaire : transfert à l’hôpital pour enfin établir un diagnostic (aucune visite médicale depuis le 16 septembre 2017), transfert dans une prison plus proche de son domicile, cessation de toute forme de traitement cruel et de discrimination raciale de la part du personnel pénitentiaire.
Dans un courrier du 31 août, la LPPS fait savoir que » le pus a été nettoyé. Mais Mohamed L. Haddi ne dispose d’aucun diagnostic médical ni d’aucun traitement. Il a toujours un terrible mal de tête. Il a de la fièvre. Il ne peut pas dormir. L’administration pénitentiaire n’a pas tenu ses promesses et continue de laisser sa maladie le consumer. Il n’a pas non plus été transféré. »
30 août
Le Comité National Sahraoui des Droits de l’Homme (CONASADH) rappelle que » Le monde commémore le 30 août la Journée Internationale des Disparitions Forcées en solidarité avec les personnes enlevées par la force et leur famille, pour exiger la révélation de leur sort, et exiger le respect des conditions des conventions et accords internationaux traitant des droits de l’homme, en particulier la Convention Internationale pour la Protection de Toutes les Personnes contre la Disparition Forcée « .
Dans sa déclaration, le CONASADH « appelle le Comité international de la Croix-Rouge à assumer ses responsabilités dans le cadre de ses mandats légaux en faisant pression sur l’État marocain pour qu’il respecte les droits de l’homme, qu’il libère immédiatement et sans condition tous les détenus politiques sahraouis, qu’il révèle le sort de plus de 500 Sahraouis disparus et qu’il ouvre le territoire occupé de la République sahraouie aux médias, aux observateurs internationaux, aux personnalités et aux délégations parlementaires internationales ».
Crédit photo. couverture – Mohamed Lamine Haddi – Source SPS
Actualités mars – juin 2023
Les conditions de vie des prisonniers sahraouis sont extrêmement dégradées, et les alertes se succèdent pour informer et sensibiliser le public.
Le 14 mars, dans un entretien accordé à APS en Algérie, « Claude Mangin, a exprimé ses craintes quant à l’état de santé des prisonniers sahraouis dans les geôles du colonisateur marocain, où ils sont « maltraités de manière systématique ».
Le 18 mars, La Commission nationale sahraouie des droits de l’Homme (CONASADH) se félicite de la publication de la décision du Comité des Nations unies contre la torture (CAT) sur le cas du prisonnier politique sahraoui, Abdel Jalil Laaroussi, confirmant qu’il est « victime de torture et de mauvais traitements » de la part des agents de l’occupant marocain. Lire plus
NOUVELLE CONDAMNATION DU MAROC PAR LE COMITE CONTRE LA TORTURE DES NATIONS UNIES (CAT)
Le CAT, dans sa décision du 3 février 2023 (CAT/C/75/D/999/2020), rendue publique début août, détaille le cas de Mohamed BANI, prisonnier politique du Groupe de Gdeim Izik, condamné à la prison à vie après des aveux sous la torture. Il évoque également les mauvaises conditions de sa détention et l’absence de soins médicaux. Dans sa décision, le CAT souligne : » Enfin, le Comité note le caractère systémique de ces affaires concernant les événements survenus le 8 novembre 2010 dans le camp de Gdeim Izik ». Mohamed BANI ne peut recevoir la visite de son avocate.