Depuis l’invasion du territoire du Sahara occidental en 1975, les autorités marocaines ont violemment réprimé toute expression sahraouie revendiquant l’autodétermination et l’indépendance, revendication en conformité avec le droit international. On recense 900 disparitions forcées de Sahraoui.es entre 1960 et 1990. À ce jour, toute la lumière n’a pas été faite sur ces disparitions regrette Amnesty International (27.08.2010).
La résistance sahraouie s’est organisée (manifestations, « Intifada de l’indépendance » en 2005, créations d’associations (souvent refusées par le régime marocain), et en octobre 2010, une protestation massive, le camp de la liberté de Gdeim Izik. Les étudiants sahraouis se révolteront en 2016. Toutes ces expressions pacifiques entraîneront des arrestations et de lourdes condamnations. Aujourd’hui encore, la population sahraouie des territoires occupés est soumise à des dénis de droits et à des arrestations arbitraires.
33 prisonniers politiques sont actuellement incarcérés dans les prisons marocaines.
Groupe dit de « Gdeim Izik »
A l’issue du procès devant une cour militaire à Rabat en 2013, les 24 militants sahraouis accusés d’avoir assassiné des membres des forces de l’ordre marocaines, en 2010 au Sahara occidental, lors du démantèlement du camp de protestation de Gdeim Izik, ont été condamnés par un Tribunal Militaire à de lourdes peines d’emprisonnement, de 20 ans à la perpétuité, sur la base d’aveux signés sous la torture. De l’avis de l’ensemble des associations internationales des droits de l’homme, ces peines sont politiques et visent des responsables sahraouis qui militent pour un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui conformément aux à l’accord de cessez-le feu signé en 1991.
Les tortures, détentions arbitraires et condamnations des détenus de Gdeim Izik ont été dénoncées par le Comité contre la torture, le Rapporteur spécial des Nations unies sur la torture et le Groupe de travail sur la détention arbitraire. La détention arbitraire de chacun des membres du groupe a été traitée dans une communication conjointe publiée par les Procédures Spéciales des Nations Unies le 20 janvier 2017 (AL. Mar 3/2017). Le texte souligne que le groupe de défenseurs de Droits Humains a été arrêté et détenu en violation de sa liberté d’expression et de sa liberté de rassemblement dans le camp de Gdeim Izik. Avant cela, le Groupe de travail sur les Détentions Arbitraires de l’ONU avait noté les conditions de détention déplorables et les témoignages de torture faits par les prisonniers de Gdeim Izik dans leur rapport de 2014 par pays (A/HRC/27/48/Add.5)
En 2016, la majorité des membres entame une longue grève de la faim pour exiger la révision de leur procès devant un tribunal civil et le droit à un référendum d’autodétermination du peuple Sahraoui. En 2017 s’est tenu à Rabat, devant un tribunal civil, un 2ème procès, maintes fois reporté, qui se solda en juillet 2017 par des peines plus lourdes encore pour la plupart des prévenus. Ceux-ci ont été ensuite dispersés dans plusieurs prisons marocaines où ils sont souvent maltraités, mêlés à des détenus de droit commun ou mis en isolement.
Leur lutte continue, encore aujourd’hui, pour le droit à l’organisation d’un référendum d’autodétermination et une amélioration de leurs conditions de vie en prison, par des grèves de la faim répétées mettant gravement en danger leur santé, et même leur vie.
Les détenus, les organisations internationales DDH, et les associations sahraouies demandent la libération immédiate de tous les prisonniers condamnés après des aveux extorqués sous la torture.
Prisonniers sous écrou Groupe Gdeim Izik
Actualisation Novembre 2024
MAJ Janvier 2025
Cliquez sur le nom des prisonniers pour consulter leur biographie.
L’orthographe des noms des prisonniers peut varier en fonction du pays ou juridiction ayant enregistré l’état civil.
Date Arrestation | |
NAMAA ASFARI dit ASFARI | 07/11/2010 |
MOHAMED EHNINI RUH dit BANI | 08/11/2010 |
CHEIKH EL KAOURI BOUZID dit CHEIKH BANGA | 08/11/2010 |
BOURIAL HASSAN AHMED SALEM dit BOURIAL | 08/11/2010 |
MOHAMED JUNA DAH ABDEKWADUD dit BAIBAT | 08/11/2010 |
BRAHIMA SIDAHMED DADI dit ISMAÏLI | 09/11/2010 |
ABDALAHI EL WALI dit LJWAFNI | 12/11/2010 |
SIDI ABDELJALIL KAMAL MOHAMED LARUSI dit LEMGAIMAD | 12/11/2010 |
SIDI ABDALLAH B’HAH dit B’HAH | 19/11/2010 |
MOHAMED LAMIN AHMEDSALEM ABDI dit HADI | 23/11/2010 |
ABDALLAHI AHMED ELHAFED dit TOUBALI | 02/12/2010 |
HASSIN BUJAMA ELMAHJUB ZAWI dit ZAOUI | 03/12/2010 |
HASSAN SIDI MOHAMED SALEM SIDI MOHAMED RADI dit DAH | 05/12/2010 |
MOHAMED BRAHIM ABDALAHI dit TAHILI | 05/12/2010 |
BACHIR ABD EL MUJTAR dit KHADDA | 05/12/2010 |
AHMED EL BACHIR AHMED dit SBAI | 08/12/2010 |
MOHAMED MBAREK ALI SALEM LEABEID dit EL FAKIR | 12/12/2010 |
SIDAHMED FARAGI EL AISH dit LEMJAYED (ou EL MAJIDI) | 26/12/2010 |
MOHAMED BACHIR AL LARUSI dit BOUTINGUIZA | 19/11/2010 |
15 étudiants sahraouis, membres du groupe dit « El Ouali »
Il n’existe pas d’universités au Sahara occidental. Pour poursuivre leurs études, les jeunes sahraouis doivent se rendre dans une université marocaine où ils font souvent l’objet de diverses discriminations. Pour dénoncer ces injustices, les étudiants sahraouis organisent des marches pacifiques.
En janvier 2016, à Marrakech, l’une de ces marches dégénère en bagarre à cause de l’intervention de civils marocains agressifs ; un Marocain serait mort lors de la bagarre.
15 étudiants sont arrêtés. Ils signent des aveux sous la torture. Après 12 reports du procès, le Tribunal de Marrakech les condamne à de lourdes peines d’emprisonnement en juin 2017 : procès politique contre des étudiants militants sahraouis. Procès en appel en 2018, lui aussi maintes fois reporté, avant d’avoir lieu le 10 avril.
4 étudiants sont condamnés à 10 ans de prison, les 11 autres à 3 ans ; ces derniers ont été libérés au terme de leur peine.
Prisonniers sous écrou Groupe El Ouali
Actualisation Novembre 2024
MAJ Janvier 2025
Cliquez sur le nom des prisonniers pour consulter leur biographie.
5 prisonniers du Groupe EL OUALI sont toujours détenus.
L’orthographe des noms des prisonniers peut varier en fonction du pays ou juridiction ayant enregistré l’état civil.
Date Arrestation | |
EL BAR MOHAMED JAMEA dit KANTAWI | 24/01/2016 |
AZIZ MOHAMED EMBAREK dit ElWAHIDI | 24/01/2016 |
MOHAMED SALEH BUJAMA dit DADA | 29/02/2016 |
ABDMULAY MOHAMED dit El HAFED | 26/06/2016 |
EL HASSIN BACHIR BRAHIM dit EL MADUR | 19/01/2019 |
Autres Arrestations
Autres Arrestations
Actualisation Novembre 2024
MAJ Janvier 2025
Cliquez sur le nom des prisonniers pour consulter leur biographie.
L’orthographe des noms des prisonniers peut varier en fonction du pays ou juridiction ayant enregistré l’état civil.
Date Arrestation | |
SALEK ELABD MOHAMED dit El ASRI | 15/10/2004 |
NURDIN MULAY ABDELFATAH dit GAIS | 10/02/2014 |
BRAHIM AHMED EL ARBI dit FARTAT | 28/03/2014 |
Abidin Mohamed Fadel Elbar (4 ans) | 10/01/2022 |
Laroussi Brahim Essalem Alia (4 ans) | 10/01/2022 |
Hmatou Lakouiri (20 ans) | 07/09/2022 |
El Houssain Bourakba (10 ans) | 13/03/2024 |
Aiman El Yatribi (10 ans) | 12/03/2024 |