Catégorie : Actualités

Écrire pour les libérer.

Actualités – Prisonniers politiques Sarahouis détenus au Maroc.

Actualités – Le Sahara occidental, situé au Nord – Ouest du continent africain, entre Maroc et Mauritanie, n’existe pas en tant qu’Etat indépendant ! C’est en effet la dernière colonie en Afrique. D’abord colonie espagnole, elle est depuis 1976, occupée par le Maroc qui prétend y être souverain. Et pourtant la RASD existe, République sahraouie démocratique proclamée le 27 février 1976, dont l’administration et la population sont principalement établies en Algérie et sur une partie du Sahara occidental libéré.

Cette citoyenneté ne peut s’exprimer publiquement dans la partie occupée par le Maroc ! Appeler à l’autodétermination vous envoie directement en prison pour atteinte à l’intégrité territoriale du royaume.

Alors pas d’hésitation devenez marraine ou parrain et suivez sur le site les conditions proposées pour écrire et vous informer régulièrement de leur situation.

Claude Mangin, une «femme courage» au service des droits du peuple sahraoui

Le Festival Cinéma et droits de l’homme* de Toulouse et Région midi Pyrénées a inscrit dans son programme de janvier 2019 une cause très oubliée, celle du peuple sahraoui: 3 soirées avec film et débat autour du documentaire, «Dis-leur que j’existe-une histoire sahraouie» de Manue Mosset, à Toulouse, Lavelanet et Tarbes et aussi une exposition de photos de Maurice Cuquel à «l’Espace diversités et laïcité» de Toulouse intitulée «Retour sur terre» sur les conditions de vie du peuple sahraoui de la République Arabe Sahraouie en exil dans les Campements de réfugiés près de Tindouf dans le Sud Ouest algérien. Les 3 soirées étaient organisées avec le soutien de l’ACAT.

Pour ces événements, une invitée remarquable, Claude Mangin, l’épouse de Naâma Asfari, militant sahraoui pacifique, défenseur des droits humains, emprisonné au Maroc. A l’Espace des diversités, Claude témoigne devant le public présent, représentants des associations, 2 élues de la Mairie de Toulouse et du Conseil régional, ainsi qu’un responsable d’une association sahraouie et de sa famille. Le documentaire a été présenté au cinéma Le Cratère. Antony Jean, photographe et vidéaste originaire de la région était présent. Ses images ont été à l’origine de ce film. Son témoignage a été percutant: Il était présent lors du plus grand rassemblement pacifique de protestation de Gdeim izik installé à 10 km de Laayoune capitale du Sahara occidental occupé par le Maroc. Ce Campement de la dignité a réunit plus de 20 000 Sahraouis dans 8000 tentes en octobre- novembre 2010. Il raconte la lutte de son mari, militant pacifique, emprisonné depuis novembre 2010 avec 23 autres pour un crime qu’ils ne peuvent avoir commis. L’assassinat présumé de 11 membres des forces armées marocaines lors de l’attaque du Camp de Gdeim Izik par l’armée marocaine a eu lieu le lendemain de son arrestation dans une maison d’un ami à Laayoune, le 7 novembre! Ils subissent alors des tortures, sont contraints à des aveux forcés et transférés à la prison de Salé près de Rabat. En 2013, ces 24 civils sont jugés par un tribunal militaire lors un procès inéquitable: Naâma Asfari est condamné à 30 ans de prison et les autres à des peines allant de 20 ans à perpétuité. Après un arrêt de la Cour de cassation marocaine en 2016 un nouveau procès en Appel a eu lieu à Rabat devant une cour civile. Les mêmes peines ont été prononcées après 7 mois de procès sans plus de preuves. A l’issue de ce procès, représailles et vengeance se sont abattues sur le groupe qui a été dispersé dans 7 prisons du royaume en contrevenant au Droit International Humanitaire des Conventions de Genève, le droit de la guerre auquel adhèrent Maroc et Polisario qui stipule qu’ils devraient être incarcérés près de leurs familles en Territoire occupé du Sahara Occidental. Le droit de visite aux familles qui viennent de si loin est très limité ainsi que l’accès aux soins, à la promenade et au téléphone de la prison.

A cause de son engagement, Claude Mangin a elle été interdite de visite pendant 2 ans et demi et vient seulement être autorisée à revoir son mari, à la suite de sa grève de la faim observée durant 30 jours en avril 2018. Naâma Asfari a reçu le prix 2017 des droits de l’homme décerné par la Fondation ACAT pour la dignité humaine en janvier 2018. Le Comité contre la Torture de l’ONU à Genève a condamné le Maroc pour la 1ère fois pour fait de tortures sur Naâma en décembre 2016. Cette condamnation demandait au Maroc de le libérer, de juger ses tortionnaires et de ne pas faire subir de représailles sur lui et sa famille.

Un bref rappel historique: le peuple sahraoui se bat pour sa terre depuis le départ de l’Espagne en 1976 de son ancienne colonie le Rio de Oro, disputée entre le Maroc et la Mauritanie. Une partie de la population a fui les bombardements aériens du Maroc et de son allié français et s’est réfugiée en Algérie où elle vit dans des Campements, dans des conditions très précaires, dans la région désertique de Tindouf. Ces Campements sont sous la responsabilité du HCR -Haut Commissariat aux Réfugiés de l’ONU et sont administrés par le Gouvernement de La RASD-République Arabe Sahraouie Démocratique en exil et le Front Polisario. L’autre partie de ce peuple restée au Sahara Occidental occupé militairement par le Maroc subit persécutions et discriminations de la part de l’administration coloniale, des forces de l’ordre et parfois des colons marocains installés massivement depuis 1976 pour exploiter illégalement les richesses du SO en particulier ressources halieutiques et phosphates. La construction par le Maroc soutenu par les ingénieurs français et israéliens d’un mur de sable de 2700 km, doublé de fossés anti-chars et renforcé par des mines anti-personnels divise le territoire et met en danger les populations et le travail de la mission de la Paix l’ONU, la MINURSO, créée en 1991 lors du cessez le feu signé par le Maroc et le Polisario pour superviser l’organisation d’un référendum d’autodétermination, jamais réalisé. Cependant le Maroc, toujours très lié à la France est sur la sellette, 2 arrêts de la Cour Européenne de Justice en décembre 2016 et février 2018, stipulent que le Sahara ne fait pas partie du Maroc et que les traités d’association pour les produits agricoles et la pêche ne sont pas applicables à ce territoire. Sous pression de l’ONU, le Maroc a accepté récemment de revenir à la table des négociations qui doivent reprendre en mars prochain avec le Polisario pour l’organisation du référendum d’autodétermination promis depuis 1991.

Françoise Laborde

* Le FCDH de Toulouse est organisé depuis 12 ans par un Collectif d’associations: Amnesty International, Les Amis du monde diplomatique, le CCFD-Terre solidaire, l’Ecole des droits de l’homme, Médecins sans frontières et Médecins de monde le coordinateur.


Pour plus d’infos: www.ouiso.eu site de l’Observatoire Universitaire International Sahara Occidental, pour soutenir les Sahraouis, une association: les Amis de la RASD qui organise des missions de Solidarité, l’accueil d’enfants sahraouis des Camps de réfugiés pendant l’été, le parrainage des prisonniers politiques… www.association-des-amis-de-la-rasd.org   www.ecrirepourlesliberer.com un facebook Les Amis de la République sahraouie, et le site de l’ACAT www.acatfrance


Les prisonniers politiques sahraouis au Maroc

Merci à l’association sahraouie des prisonniers politiques de nous avoir transmis ce long rapport qui éclaire avec précision la situation de tous les prisonniers que nous parrainons. C’est un très long texte, n’hésitez pas à prendre du temps pour en prendre connaissance. Leur isolement, leurs mauvaises conditions de vie nous obligent à s’adresser à eux de manière plus personnelle, le parrainage est un des moyens pour établir ce contact. Les courriers sont rarement transmis, les directeurs de prison bloquent, aussi plus nous serons nombreux à écrire plus les autorités marocaines devront respecter les Conventions que leur pays a signées.


LIRE Rapport annuel de la ligue pour la protection des prisonniers Sahraouis aux prisons marocain (PDF) – Rapport 2018 LPPS

Le leader étudiant sahraoui sera présenté devant le Juge d’instruction le 29 janvier

Samedi 26 janvier 2019  – Por un Sahara Libre

Lahoucine Amaadour (Husein Bachir Brahim en Sahraoui) sera présenté  au Juge d’instruction de Marrakech le 29 janvier. Le jeune homme a été expulsé des Iles Canaries le 17 janvier dernier après que sa demande d’asile lui soit refusée dans des circonstances encore non expliquées par les autorités espagnoles.  Dès son retour, il a été arrêté par les autorités marocaines et détenu actuellement dans la prison d’Oudaya près de Marrakech.

Qui est Lahoucine Amaadour / Husein Bachir Brahim?

Husein Bachir Brahim Saharaui est né le 3 janvier  1991 à Guelmin, ; il a passé son enfance à El Aaiun, capitale du Sahara occidental jusqu’à ce que sa famille parte vivre à Tan Tan.  Comme tous les Sahraouis, il porte un nom « marocain »,Lahoucine Amaadour, imposé par les autorités d’occupation ; c’est son nom officiel,  il figure sur tous les documents. Lire plus

Claude-Naama Asfari

Communiqué de presse – Un parloir de prison tant espéré

En ce début d’année 2019, Claude Mangin- Asfari a eu enfin la possibilité d’entrer au Maroc sans risquer d’être refoulée dès l’aéroport de Rabat. C’est pour elle, pour son époux Naama Asfari en prison pour 30 ans à Kénitra, c’est pour nous tous une très belle victoire sur l’intolérance et sur le non-respect des droits humains.

En effet, il a fallu 30 mois d’interdiction d’entrée au Maroc, 4 expulsions, 30 jours de grève de la faim et l’engagement de Monsieur le Ministre des Affaires étrangères devant l’Assemblée nationale, à la demande du Président de la République, pour obtenir ce droit élémentaire : rendre visite à son mari emprisonné.

Depuis son retour, nous avons reçu deux échos du Maroc.

Le premier est un texte de Naama Asfari, qui vaut d’être cité pour la portée de son message : « Cette décision de nous accorder ce droit de visite, nous l’accueillons comme un signe d’apaisement. Nous espérons que cette décision est guidée par une bonne volonté et qu’elle sera suivie de beaucoup d’autres actes qui dans un futur proche confirmeront cette volonté d’arrêter la politique de représailles systématiques et de vengeance que nous subissons depuis un an et demi. Nous espérons que c’est le début du respect de tous nos droits en tant que détenus de guerre (civils) et tout particulièrement celui de notre droit au transfert en Territoires occupés avant notre libération inconditionnelle.»

Le deuxième émane du site 360.ma, très proche du Makhzen – le pouvoir royal marocain –, qui annonce l’entrée de Claude Mangin au Maroc, mais semble aussitôt le regretter tant il la traite de manière odieuse. Pourtant, en dénonçant par le menu les engagements de conviction de Claude Mangin, cet organe de presse en vient à souligner l’importance des soutiens reçus par le Front Polisario et à reconnaître l’unité du peuple sahraoui où qu’il soit!

Une telle mobilisation de conviction, celle de Claude Mangin, de l’association des Amis de la RASD, de l’ACAT et de bien d’autres associations solidaires, d’élus, de citoyens, d’hommes d’Église ne s’achève pas avec cette première victoire. Les 19 prisonniers de Gdeim Izik, tous condamnés à des peines insensées, ont besoin de notre soutien et de notre engagement pour gagner au plus vite leur libération. Rendez-vous sur le site www.ecrirepourlesliberer.com : il nous donne à tous l’opportunité d’exprimer ce soutien.

Régine Villemont
Paris le 21 janvier 2019

Claude-Naama Asfari

Un espoir enfin abouti : Claude a pu retrouver Naama à la prison de Kénitra

L’année 2019 a donc bien commencé pour nous tous ! NOUS NOUS REJOUISSONS pour Claude et Naâma qui ont pu ENFIN, APRES 30 MOIS D’INTERDICTION, 4 expulsions, 30 jours de grève de la faim et l’engagement du Ministre des Affaires Etrangères, Monsieur Le Drian devant l’Assemblée nationale,  se retrouver dans un bureau de la prison de Kénitra ce lundi 14  janvier et mardi 15 janvier 2019, pendant 1h30.  D’après Claude, dans de bonnes conditions de respect. Naâma semble aller bien surtout au moral, il partage pleinement cette victoire ! Mais il dénonce les représailles dont lui-même et ses camarades de Gdeim Izik sont trop souvent les victimes.

Peut-on l’expliquer ? Notre engagement à tous autour de Claude en grève de la faim, la diversité des soutiens, une couverture presse significative, une pétition et un site très actif ont sans aucun doute fait émerger l’expression d’une opinion attachée au respect des droits humains mais aussi à la situation du peuple sahraoui en exil ou occupé depuis 45 ans et à celle des 22 prisonniers politiques sahraouis, victimes d’un procès à charge, qui les a condamnés à des peines lourdes injustifiées. Comme Naâma, ils attendent de nous tous, associations solidaires, associations des droits de l’homme, citoyens, un soutien vigoureux qui les aide à gagner au plus vite leur libération.

La direction générale pénitentiaire marocaine se venge d’un prisonnier politique sahraoui en le mettant au Cachot

Le 03 décembre 2018 la direction pénitentiaire de la prison locale Bouzakaren, a pris la décision punitive, humiliante et inhumaine a l’égard du Mohamed Tahlil, prisonnier politique sahraoui membre de groupe GDEIM IZIK en le mettant dans une cellule d’isolement (Cachot) pour une période de 45 jours.

Et selon les informations qu’a pu collecter la ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines (LPPS), que le prisonnier politique sahraoui Mohamed Tahlil , se trouve dans une cellule d’isolement dans des conditions pénibles privé de ses vêtements après avoir refusé de s’habiller des vêtements réservés aux prisonniers du droit commun, privé aussi des couvertures et de traitements médicaux, a savoir que Mohamed Tahlil soufre d’une maladie chronique et nécessite l’assistance médicale. 

L’Association pour la protection des prisonniers sahraouis n’exclut pas que les traitements cruels et inhumains infligés aux prisonnier politique sahraoui Mohamed Tahlil s’inscrivent dans le cadre de la politique de représailles adoptée par la direction pénitentiaire marocaine à l’encontre des prisonniers politiques sahraouis.

 

La ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines
El Aaiun / Sahara Occidental
07 décembre 2018

Le Maroc et son souverain Mohamed VI, au-dessus des règles et des décisions prises par le Haut Conseil des Droits de l’Homme, pour combien de temps encore ?

Pièces du dossier de dénonciation des représailles commis à l’encontre de Naâma Asfari par le Maroc instruit durant cet été 2018 par l’ACAT et l’ISHR – International Service Human Rights qui dispose de bureaux à Genève et à New York  auprès du CAT  du Haut Conseil aux Droits de l’Homme à Genève.

Naâma a été associé à toute la démarche par l’intermédiaire de Claude Mangin son épouse.

A noter : Le rapport de septembre du Secrétaire Général  de l’ONU y fait référence.

Cette dénonciation s’inscrit dans le cadre du suivi de la plainte déposée le 24 février 2014 contre le Maroc par l’ACAT et le Cabinet Ancile et de la condamnation du Maroc par le CAT le 16 novembre 2016. 

Le Maroc n’a pas tenu compte des 3 recommandations qui lui ont été notifiées dans cette condamnation comme le montrent ces documents.

Appel pour intervention urgente

La vie du prisonnier politique sahraoui (Abdallah Abbahah) en danger

La ligue pour la protection des prisonniers sahraouis  dans les prisons marocaines ( LPPS), dans son devoir de suivi de la grève ouverte de la faim, entamée par les prisonniers politiques sahraouis du « groupe Gdeim izik », à la prison TIFELT2 souligne sa grave préoccupation des dangers imminents qu’encourent ces grévistes. Une grande menace pèse sur leur santé physique et psychologique. La politique de l’indifférence et la marginalisation poursuivie par les autorités concernées par leurs revendications légitimes aggrave de jour en jour leurs conditions.

Abdallah Abbahah, prisonnier politique sahraoui à la prison « Tiflet 2 », a été transféré le 9 novembre 2018 dans le coma à l’hôpital, à cause de la détérioration de son état de santé, après 40 jours de grève de la faim. Abdallah Abbahah aurait passé près de deux heures à l’hôpital, avant de regagner sa cellule, sans être soigné ni consulté par un spécialiste. La situation du prisonnier politique du groupe de Gdeim Izik est instable en raison des conséquences de la grève de la faim illimitée qui a débuté le 1er octobre.

Cette grève est pour les grévistes une manière de protester contre leur déplorable situation à la prison de TIFELT2, où ils sont emprisonnés depuis plus d’une année. Ils manifestent à travers cet acte de leur profond désarroi et désespoir quant à l’issue de leurs plaintes devant l’différence de la direction pénitentiaire.

A titre de rappel, les prisonniers politiques sahraouis, du « groupe Gdeim izik », avaient été arrêtées suite à l’exode massif et la grande campagne de déplacement vers le camp de Gdeim Izik, en octobre 2010, en dehors de la ville de El Aaiùn, chef-lieu du Sahara occidental. Quelques 8000 tentes ont été construites par des dizaines de milliers de sahraouis (qu’on estime à plus 20.000 personnes). Ce camp fut démantelé par un emploi excessif de la force. Ces activistes ont été ciblés par les autorités marocaines, non pas pour une quelconque participation aux heurts suite au démantèlement violent du camp, mais, à cause de leurs opinions politiques en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui, la majorité étant des militants politiques et défenseurs des droits de l’Homme. 

La LPPS lance un appel urgent à la communauté internationale afin d’agir rapidement pour sauver la vie d’Abdallah Abbahah ainsi que ses camarades en grève de la faim et invite toutes les organisations internationales ainsi que toutes les voix libres à faire pression sur l’État marocain pour mettre un terme à cette situation avant qu’elle ne dégénère vers l’irréparable.

La ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines

Pour réagir concrètement à cet appel, l’AARASD a demandé immédiatement aux parrains/marraines de l’AARASD et de l’ACAT ainsi qu’à d’autre militants, d’envoyer une lettre (voir proposition de lettre ci-dessous), par courriel, à l’adresse d’Emmanuel Macron qui devait se rendre au Maroc peu de jours plus tard, le 15/11/2018, sur invitation de Mohamed VI pour l’inauguration de la ligne LGV Tanger/Casablanca

« Monsieur le Président,,

Forts d’avoir observé en mai dernier votre volonté de faciliter l’entrée à Rabat de Madame Mangin Asfari pour visiter son époux en prison, nous espérons que votre prochain voyage au Maroc vous permettra d’alerter les autorités marocaines sur l’état de santé de plusieurs prisonniers politiques sahraouis.

Nous entretenons avec eux une correspondance régulière et sommes très inquiets pour certains qui ne reçoivent pas les soins indispensables. Pour l’un d’eux, par exemple, Sidi Abdallah Abbahah, en prison à Tiflet 2, le Comité contre la torture vient de demander au Maroc de lever son isolement, recevoir la visite d’un médecin et bénéficier de mesures alternatives à la détention.

Enfin en dépit des efforts de notre diplomatie, Claude Mangin Asfari est toujours interdite de Maroc!

Nous espérons, Monsieur le Président, que votre parole sera entendue! Nous nous tenons à votre disposition pour un état de situation complet des prisonniers politiques sahraouis. »

Difficile de connaitre les suites données ou non à nos courriers par  Emmanuel Macron lors de son séjour marocain.

Le prisonnier politique Sahraoui, El Wafi Wakari, a besoin de toute urgence de soins médicaux et de protection pour sa vie

Prisonnier politique

PUSL.- Agé de 28 ans, Mr OUAKARI ELOIFI (appelé aussi El Wafi Wakari) est un prisonnier politique Sahraoui transféré le 4 juillet dernier à la prison d’Ait Melloul ; il a besoin de toute urgence de soins médicaux et de protection pour sa vie.

Après son transfert, Mr Eloifi a été placé dans une cellule avec des délinquants marocains violents qui menacent son intégrité physique car il est absolument incapable de se défendre à cause de sa mauvaise santé.

Trois autres étudiants Sahraouis sont détenus dans la même prison : Ali Shargui, Hamza Rami et Ahmed Abba Ali du même groupe des « Compagnons de El Uali » ; ils ont été transférés le même jour, mais dans d’autres zones cellulaires ; nous n’avons aucune information sur eux actuellement.

Les familles exhortent les Nations Unies et l’EU d’interpeller les autorités marocaines afin de pouvoir contacter tous les prisonniers politiques Sahraouis actuellement détenus à Ait Melloul.

Mr Eloifi est en détention depuis janvier 2016 ; depuis son arrestation, il a été soumis à de graves sévices, mauvais traitements, tabassages, nourriture insuffisante, détresses psychologique et physique.

Du 29 mars jusqu’au 29 avril 2016, il a fait une grève de la faim durant laquelle sa santé s’est rapidement détériorée. Alors que le droit pénitentiaire marocain spécifie que les grévistes de la faim doivent faire l’objet d’un suivi médical, cela n’a pas été le cas.

Lorsqu’il mit fin à sa grève de la faim, Mr Eloifi commença à avoir des troubles digestifs, le médecin de la prison d’Oudaya Marrakech lui prescrivit du SULFAPRIM FORT. Sa santé ne s’améliora pas avec ce médicament, au contraire elle empira fortement, malgré tout aucune visite d’un spécialiste.

Après plusieurs plaintes de Mr Eloifi, le directeur régional des prisons a ordonné son transfert à l’hôpital où des examens du sang et des radios ont été pratiqués ; à la lecture des résultats les médecins prescrivirent du LIXIFOR (un complément alimentaire pour lutter contre les troubles digestifs et les sensations de ballonnements ; composé de séné, radis noir, anis, cascara)

Avec cette nouvelle médication, sa santé empira encore plus. Après un an et demi de souffrances et plusieurs plaintes, il fut à nouveau hospitalisé. Les médecins déclarèrent qu’il souffrait d’un empoisonnement mais, une fois de plus, il ne fut pas soigné.

En plus de ses troubles digestifs, un problème dans l’un de ses testicules a été diagnostiqué pour lequel une opération rapide est nécessaire ; mais il n’y a eu ni opération, ni suivi médical.

Il souffre actuellement :

  • de troubles digestifs
  • de vomissements continus
  • de fièvre chronique

Le directeur de la prison de Oudaya, Mr Abdul Rahim Karari, a refusé de suivre les recommandations du médecin en ne changeant pas l’alimentation de Mr Eloifi. A Ait Melloul, la nourriture est même mauvaise pour sa santé.

Il souffre aussi d’une grave et douloureuse déficience auditive depuis les tabassages subis après son arrestation. D’après son témoignage, il est presque sourd de l’oreille gauche.

Il se plaint aussi de fortes douleurs à son testicule (d’après les symptômes, il pourrait s’agir d’une torsion testiculaire) mais qui ne peut être soignée que par une rapide opération selon les explications qui lui ont été données à l’hôpital.

A cause de tous ces problèmes de santé, il a diminué son alimentation au minimum. A Oudaya il ne mangeait presque que du pain sec le matin, du riz et des carottes le midi ; Mr Eloifi déclare qu’il souffrait de douleurs continues et insupportables, mais à Ait Melloul, la nourriture est encore moins convenable

Il pèse maintenant environ 45 kg et continue de perdre du poids.

Il a aussi déclaré cette année aux juges et au procureur général devant la cour d’appel de Marrakech, et en présence d’observateurs internationaux, qu’il avait besoin de soins médicaux. Cependant aucune amélioration de sa situation n’a pu être observée puisqu’il est toujours victime de négligence médicale

Malheureusement, la négligence médicale pour les prisonniers politiques Sahraouis est systématique et aucune des plaintes et appels présentés aux autorités marocaines n’a eu d’effet ou de réponse puisque depuis cette année, le CNDH (Conseil national des droits de l’homme au Maroc) est le canal « officiel » pour la gestion de la torture et des mauvais traitements. Mais le CNDH ne répond jamais à aucune plainte de prisonniers politiques Sahraouis et ne suit même pas leurs cas. Les seules circonstances pour lesquelles des membres du CNDH se déplacent dans des prisons, c’est quand ils sont envoyés en qualité de « messagers » du gouvernement pour dire aux prisonniers d’arrêter les grèves de la faim.

Mr Eloifi, comme tous les prisonniers politiques Sahraouis, ne reçoit aucune copie des résultats des examens médicaux, ni des radios ou toute autre information écrite de la part de l’hôpital ou du personnel médical de la prison ou du directeur de la prison.

Contenu source – Por un Sahara Libre