Auteur/autrice : AARASD

HOMMAGE À MICHÈLE JOLY 

L’engagement de Michèle en faveur des prisonniers politiques sahraouis nous invite à donner la parole à leur association qui exprimera le mieux nos condoléances et notre tristesse à tous.
L’association des Amis de la RASD.

« C’est avec une très grande tristesse que nous avons appris le décès de notre fidèle amie la défenseuse française des droits de l’homme et membre de l’Association des Amis de la République Arabie Sahraouie Démocratique (AARASD), militante en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance, Madame Michèle Joly.

En ces moments difficiles nous tenons au sein de la ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines (LPPS) à faire part de nos plus sincères condoléances que nous partageons avec toute sa famille, proches, compatriotes et ses ami-e-s au sein de l’AARASD.

Madame Michèle Joly est une personne qui a consacré sa vie non seulement au soutien et à la solidarité avec le peuple sahraoui mais aussi pour la libération des prisonniers politiques sahraouis incarcérés injustement dans les prisons marocaines.

Même si notre tristesse est immense à l’annonce de la disparition de Madame Michèle Joly, nous continuerons à penser à elle avec une grande émotion. Tous les bons moments que nous avons passés ensemble, les discussions sans fin et les expériences partagées, resteront gravés dans notre mémoire comme de purs instants d’amitié et de lutte. Nous sommes là pour continuer ce chemin de lutte avec l’AARASD, avec l’amitié comme ligne directrice.

Que dieu la bénisse dans son paradis »

La ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines
Lundi 26 juin 2023
El Aaiun occupée / Sahara occidental


Légende de la photo – Michèle Joly aux côtés d’une militante sahraouie présente à la fête des associations sahraouies d’Ile de France ce 11 mars 2023 dans une salle municipale des Mureaux. Sans doute sa dernière sortie solidaire parmi ses amies et amis.

DIS-LEUR QUE J’EXISTE, UNE HISTOIRE SAHRAOUIE

À partir de l’histoire de Naâma Asfari, prisonnier politique sahraoui du groupe  de Gdeim Izik, condamné 30 ans de prison, ce documentaire retrace la situation des droits de l’homme au Sahara occidental et la quête de justice pour obtenir leur libération et la condamnation du Maroc pour tortures sur les militants pour l’indépendance sahraouie .

Il est maintenant en accès  libre et gratuit à partir du lien suivant :   https://vimeo.com/showcase/disleurquejexistelefilm

Merci à la réalisation et à la production pour cette mise à disposition du plus grand nombre.

Nous espérons avec eux que « la gratuité et l’accès libre donnera un nouveau souffle à la voix de Naâma ».

ENTRETIEN AVEC YAHYA MOHAMED EL HAFEF IAAZA, libéré le 1er mars 2023 après 15 ans de prison.

Le combattant sahraoui pour l’autodétermination Yahya Mohamed El Hafed Iaaza fut arrêté et injustement condamné à 15 ans de prison par le Maroc. Le 1er mars 2023, il a été libéré après avoir purgé la totalité de sa peine. La communauté sahraouie lui a réservé un magnifique accueil à Tan Tan, avec de nombreux invités. Puis vinrent les représailles marocaines contre certains participants.

Malgré 15 ans de souffrance, Yahya n’a pas perdu une once de moral et de courage. Dans ses déclarations à Equipe Media -reproduites en vidéo-, il continue de revendiquer la résistance jusqu’au bout, et se réjouit qu’elle soit assurée dans la génération suivante, en faisant référence à son fils.

Il parle des valeurs qui lui ont été inculquées depuis son enfance. Il n’a jamais faibli face aux Marocains.

Il parle des accusations absurdes portées contre lui, et de ses grèves de la faim pour les faire retirer, réussissant au moins, grâce à la pression d’organisations internationales, à lever l’accusation d’espionnage pour des parties étrangères -le Polisario-, laissant en vigueur les accusations de crimes de droit commun, également fausses. Lire plus

Situation des 3 grévistes de la faim

Suite à la grève de la faim entamée le 20 février dernier, à la prison d’Aït Melloul, par ABDMULAY MOHAMED dit El HAFED,  MOHAMED SALEH BUJAMA dit DADA, et EL HASSIN BACHIR BRAHIM dit EL MADUR, la Communauté sahraouie en France a organisé le 18 mars un rassemblement au Trocadéro : « Sauvons la vie des Prisonniers Politiques Sahraouis en danger dans les prisons marocaines« .

Abdmulay El Hafed  et Mohamed Dada ont suspendu leur grève de la faim les premiers après avoir reçu des promesses de l’administration pénitentiaire locale.

Mohamed Dada a été transféré à la prison de Tan Tan, plus proche de sa famille.

En revanche, les deux autres prisonniers, Abdmulay El Hafed et El Hassin Bachir dit El Madur ont été transférés dans une prison (Safi) encore plus éloignée de leurs familles. Lire plus

3 étudiants et prisonniers sahraouis sont en grève de la faim illimitée depuis 20 février 2023

Communiqué de presse du CODESA

Depuis le 20 février 2023, 3 étudiants et prisonniers politiques sahraouis sont en grève de la faim ouverte à la prison locale, Ait Melloul / Maroc, après plus de 7 ans d’emprisonnement politique pour les deux prisonniers politiques sahraouis, « Abdelmoula Al Hafidi«  et « Mohamed Saleh Boujemaa Dada« , et plus de 4 ans pour le prisonnier politique sahraoui, « Al-Hussein Al-Bashir Ibrahim Amaâdour« . Lire plus

Actualités des prisonniers politiques sahraouis – Février 2023

3/02/2023 – Les prisonniers politiques sahraouis (Groupe de Gdeim Izik) dans la prison locale de Aït Melloul 2 sont soumis à des harcèlements ciblés.

La Ligue pour la Protection des Prisonniers Politiques Sahraouis au Maroc (LPPS) a reçu cette semaine plusieurs témoignages venant des familles de prisonniers sahraouis détenus dans la prison locale de Aït Melloul 2. Ils concernent  Brahim Ismaili, Mohamed Bani et Ahmed Lemgaimad qui ont été la cible de harcèlements de la part du directeur de la prison et autres autorités marocaines.

Les familles ont exprimé leur profonde inquiétude quant à cette situation, qui s’est particulièrement intensifiée après que les prisonniers politiques sahraouis du Groupe de Gdeim Izik aient déposé plusieurs plaintes sur leurs conditions de détention et les traitements humiliants et abusifs auxquels ils sont soumis.

LPPS ajoute que les détenus ont porté plainte auprès du Parquet marocain contre le directeur de la prison , Saeed (Safiq), et quatre de ses employés (Akmetich Elhoussien – Mastik Mohamed -Lahiya Aziz et Younes Lglaoui) pour enquêter sur les insultes et les incitations contre eux par les autorités, et après une visite du soi-disant agent général adjoint du roi. Ce dernier a promis d’ouvrir une enquête supervisée par la Gendarmerie Royale Marocaine, qui a visité la prison locale de Aït Melloul 2 le 20 janvier 2023 pour commencer les procédures liées à l’enquête et les auditions des prisonniers du Groupe de Gdeim Izik.

Les familles confirment que les prisonniers politiques sahraouis sont maintenant sous la menace constante du directeur de la prison locale de Aït Melloul 2. Le lundi 30 janvier 2023, celui-ci les a menacés de transferts vers d’autres prisons où ils seraient mêlés aux plus grands criminels dangereux, en plus d’être privés de leurs droits les plus fondamentaux et légitimes.

6/02/2023 – Hassan Mohamed Radi Dah a annoncé son intention d’observer une grève de la faim d’avertissement de 48h.

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Nouvel onglet « Communications des Nations Unies »


Plusieurs organismes des Nations Unies ont dans leur mandat la protection des droits des prisonniers. Vous trouverez sous cet onglet (https://wp.ecrirepourlesliberer.com/communications-nations-unies/),  les différentes interpellations qu’ils ont adressées au Maroc dans leur domaine respectifs : Groupe de travail sur la détention arbitraire, Procédures spéciales des Nations Unes et Comité contre la Torture. 

Première visite en quatre ans à Mohamed Lamine Haddi, prisonnier politique sahraoui 

par Cristina Martìnez- Mouvement pour les prisonniers politiques sahraouis (MPPS). 

Mohamed Lamine Haddi, un prisonnier politique du groupe de Gdeim Izik, a été condamné par le Maroc à 25 ans de prison lors d’un procès entaché d’irrégularités de procédure.

Outre les tortures avant le procès, Mohamed Lamine souffre de conditions de détention dramatiques. Il est placé à l’isolement depuis septembre 2017. Il ne reçoit pas de soins médicaux malgré ses multiples affections, même lorsqu’il a organisé, entre autres, deux impressionnantes grèves de la faim de 69 et 63 jours au coursde la même année 2021. Pas même à ces moments-là, on n’a permis à sa famille de lui rendre visite : elle avait parcouru 1 300 km pour savoir s’il était vivant ou mort, car ils ne pouvaient pas communiquer avec lui et n’avaient aucune nouvelle.

Hier, le 7 février, il a reçu sa première visite en quatre ans. Son frère Mohamed Ali lui a rendu visite et ne l’a pas reconnu, tant son apparence s’est dégradée. Il est très maigre, ses traits et sa structure physique ont changé. Son état d’esprit est aussi malade que son corps.

La visite a duré moins de quinze minutes. Le frère a voyagé d’El Ayoun à la tristement célèbre prison de Tiflet 2, pour n’avoir le droit de le voir qu’un quart d’heure après quatre ans. Pendant ce temps, Mohamed Lamine toussait, il avait l’air malade. Il n’avait pas le droit à une assistance médicale, ni à ce moment-là ni jamais.

Après la première grande grève de la faim qui s’est terminée le 22 mars 2021, il a souffert d’une « paralysie partielle du côté gauche, de tremblements dans les jambes, de la sensation d’avoir une pierre dans la main gauche, de pertes de mémoire et de douleurs sévères à l’estomac et aux reins ». Tout cela n’a pas été traité et n’a pas été soigné, et la grève de la faim a entraîné des complications qui l’accompagnent toujours, telles que, comme la famille continue de l’énumérer, « l’énurésie, des brûlures d’estomac, le syndrome du côlon irritable, des vomissements et des nausées en raison de la pourriture de la cellule, de la toilette à côté de laquelle où il dort, et de graves douleurs à la tête et aux articulations dues à la torture, ainsi qu’une mauvaise vision de l’œil gauche en raison du coup qu’il a reçu le 15 mars 2022. Il a très mal à l’oreille gauche, d’où sort du pus ». Une fois encore, l’administration pénitentiaire lui refuse la visite du médecin.

Son frère lui a apporté des livres, des stylos et du miel, mais les gardiens de la prison ne lui ont pas permis de les lui remettre.

Les photos que nous avons de Mohamed Lamine datent de plus de 12 ans. Ce jeune homme beau, souriant, courageux, correspondant radio de la RASD, amoureux de la vie et de la cause sahraouie, n’existe plus. À sa place se trouve un homme malade, âgé, déformé et rongé par la torture, les grèves, la maladie, la solitude et le désespoir. La souffrance de 12 ans s’est matérialisée dans un corps dégradé.

Des souffrances qui ont été gravées sur tous les membres de la famille. Parmi eux, la mère, Munina, qui est allée le voir et s’est retrouvée en détention, et qui a propagé la cause de Mohamed Lamine jusqu’à ce que son autre fils, Ahmed, soit emprisonné pour acheter le silence de la famille ; la sœur, Tfarah, qui a fait trois fausses couches, dont deux lorsque Mohamed Lamine a fait deux grèves de la faim. L’horreur d’une grève de la faim de 69 jours et d’une autre de 63 jours est insupportable, inimaginable. D’autant plus pour la famille qui ne pouvait ni le voir ni lui parler, qui n’avait aucune nouvelle, qui ne savait pas s’il était vivant ou mort. Le troisième avortement a eu lieu lorsque son frère Ahmed a été arrêté. 

La violation des droits humains par le Maroc vient d’être condamnée par l’Union européenne (avec quelques exceptions déshonorantes : le PSOE a voté contre, le PP s’est abstenu). Plus précisément, la cruauté du Maroc envers les prisonniers politiques sahraouis est notoire, mais il est nécessaire de personnaliser l’histoire de la torture pour découvrir la véritable dimension de la cruauté du Maroc envers les innocents et sans défense. Le cas de Mohamed Lamine Haddi est significatif. 

Dans deux semaines, cela fera cinq ans que Mohamed El Ayoubi, un autre prisonnier de Gdeim Izik, est décédé, le 21 février 2018, des séquelles des tortures et des négligences médicales qu’il avait subies en prison. Sa mort n’a servi à rien. Personne n’a pris de mesures pour s’assurer que cela ne se reproduise pas. 

Texte original en espagnol publié le 8-2-2023 – Traduction française le site https://tlaxcala-int.blogspot.com