Madame Claude Mangin-Asfari, épouse d’un des prisonniers sahraouis du groupe dit de Gdeim Izik, Naama Asfari, vient d’être expulsée du Maroc pour la 4e fois. Depuis près de deux ans, le Royaume lui interdit de visiter son mari ! Cette 4e expulsion est celle de trop !
Madame Mangin-Asfari est une militante des droits de l’homme et du droit des peuples. Profondément engagée contre toutes les formes d’injustice, elle a cependant, sans doute pour protéger son époux en prison, fait preuve d’une immense patience depuis 21 mois, supportant chaque fois l’humiliation de l’expulsion injuste, arbitraire.
Depuis 2 ans, elle a tout essayé ! Auprès du Conseil National des Droits de l’Homme au Maroc, chargé de la défense des droits de l’homme et de la démocratie. Auprès de nos autorités, qui semblent rencontrer des difficultés à convaincre leur allié de respecter ce droit de visite.
Aussi que lui reste-t-il sinon de mettre sa vie en danger en décidant une grève de la faim ?
Lundi 16 avril à 19h, Claude Mangin Asfari partie à Rabat ce matin est déjà de retour, la police marocaine, ils étaient 6 à la descente de l’avion, ne l’a même pas autorisée à sortir. Expulsée et refoulée de suite, pour la quatrième fois!
Notre amie, Claude Mangin-Asfari, épouse d’un des prisonniers politiques sahraouis du groupe dit de Gdeim Izik, est interdite depuis près de deux ans d’entrer au Maroc pour visiter son mari, Naama Asfari
A bout de peine et de sentiment d’injustice elle a voulu braver ce 16 avril l’interdiction, a repris l’avion mais son entrée au Maroc vient d’être refusée pour la 4e fois !
Claude Mangin-Asfari est depuis toujours aux côtés de son mari pour défendre le droit du peuple sahraoui à dire en toute liberté ce qu’il veut devenir. C’est sans doute cet engagement que le Royaume veut punir en lui interdisant tout contact avec son mari, détenu depuis 7 ans.
L’Association des Amis de la RASD et toutes les associations en France et en Europe solidaires avec les Sahraouis ou simplement attentives à l’application d’un droit élémentaire, le droit de visite d’un parent prisonnier, dénoncent cette nouvelle expulsion et déclarent leur total soutien à toutes les initiatives que pourra prendre Madame Mangin-Asfari, pour pouvoir entrer dans la prison de Kénitra où se trouve enfermé son mari.
Rappel : Depuis qu’il a envahi le Sahara occidental, ancien Sahara espagnol, le royaume du Maroc exerce une cruelle répression contre toutes les expressions publiques s’opposant à son occupation. Cette répression a pris depuis 1976 de multiples formes , disparitions forcées, prisons avec ou sans procès, tortures et traitements cruels au moment des arrestations et dans les prisons. Il s’agit pour la puissance occupante d’empêcher toute expression en faveur de l’autodétermination. Le groupe des prisonniers sahraouis dit de Gdeim Izik, arrêtés après le démantèlement en novembre 2010 de ce camp de la liberté, a été condamné à de lourdes de peines (de 20 ans à perpétuité) au cours de deux procès à charge, en 2013 et 2017, où n’a compté que leur condamnation politique qui devait être exemplaire. Tous mènent depuis leur emprisonnement des combats à l’intérieur de la prison et ont témoigné avec courage, à leurs procès, de leur attachement au droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui.
Au Maroc, 27e jour de grève de la faim illimitée pour cinq prisonniers politiques sahraouis. Il est urgent de les soutenir !
Avec cette grève de la faim illimitée, encore observée aujourd’hui par 5 d’entre eux, il s’agit pour les prisonniers d’opinion sahraouis de demander l’application du droit international humanitaire : leur transfert à proximité de leur famille, qui réside dans le territoire occupé du Sahara Occidental. Il s’agit également, à mesure que la mise à l’isolement, les privations, les mauvais traitements, l’absence de suivi médical menacent leur vie même, et que quatre d’entre eux, épuisés, ont dû abandonner le mouvement à la prison d’Aït Melloul, de demander le respect des règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus, ces règles Nelson Mandela que la communauté internationale a adoptées en 2015 et qui affirment la dignité des détenus en tant qu’être humains.
Naâma Asfari, condamné à 30 ans de réclusion, incarcéré à la prison de Al Aajart, Maroc, a été mis à l’isolement le 12 février dernier. Le 18 février nous est parvenu un communiqué de presse annonçant son entrée en grève de la faim illimitée à compter du 27 février, date anniversaire de la création de la RASD.
Depuis le 12 février sa femme Claude Mangin n’a pu avoir aucune nouvelle. La famille Asfari s’est également vue refuser toute visite et informations sur son état de santé.
Rappelons que depuis plus de 18 mois Claude Mangin est interdite d’entrée sur le territoire marocain.
Nous avons appris, ce 9 mars, que 9 prisonniers politiques Sahraouis de Gdeim Izik, dans les prisons de Kenitra et Aït Melloul 2, ont décidé d’entamer une grève de la faim illimitée jusqu’à leur transfert au territoire du Sahara Occidental.
Cette situation nous inquiète fortement, nous craignons pour la santé des prisonniers. Pour mémoire le Comité contre la torture de l’ONU (CAT) a condamné le Maroc pour torture sur Naâma Asfari.
Ce mardi 13 mars 2018, le procès des 15 étudiants sahraouis du groupe dit El Uali s’est ouvert devant la Cour d’Appel de Marrakech. Mais à peine ouvert, il a été ajourné au 10 avril 2018.
L’audience, à laquelle ont assisté tous les étudiants, a commencé par l’identification des détenus sahraouis avant l’intervention de la défense constituée de 4 avocats sahraouis. Les allégations de la défense reposaient sur les arguments suivants :
Les membres de la famille n’ont pas été avertis lors de l’arrestation des étudiants
Conditions de détention illégales.
Les étudiants ont signé leurs aveux sous la contrainte, et certaines de leurs signatures sont des faux
Les détenus ont été insultés et humiliés
Absence de flagrant délit
Demande d’une expertise médicale pour le détenu politique Abdelmoula Elhafidi
Ce que nous redoutions hier matin 13 février – voir notre communiqué – est arrivé : Maître Ingrid Metton et Maître Olfa Ouled ont été expulsées dans l’après-midi du territoire marocain.
Elles décrivent comment cela c’est passé :
« Lundi 12 février 2018, nous avons été interpellées à la descente de notre avion à Casablanca à 20h40. Nos passeports ont été confisqués. Nous avons été retenues sans motif et sans aucune notification jusqu’au lendemain 14h avant d’être expulsées du territoire.
Pendant plus de 18 heures, nous avons été placées sous escorte policière au sein de la zone internationale de l’aéroport de Casablanca et laissées sans information.
Cette détention arbitraire n’a pas pu être contestée par nos confrères marocains, en l’absence de toute décision écrite. Nous ne recevrons aucune visite des autorités compétentes, notamment consulaire. »
Pourtant, la Convention de Vienne à laquelle la France est partie stipule que les autorités diplomatiques ou consulaires doivent rendre visite aux citoyens retenus, à partir du moment où elles en ont été prévenues – ce qui a été le cas dès lundi soir 12 février…
Le Maroc n’en finira-t-il donc jamais d’agir en toute impunité, avec le silence et la passivité des autorités de notre pays ?
19 juillet 2017, 6h du matin, la Cour d’Appel de Rabat rend son verdict : vingt des vingt-quatre prisonniers sahraouis du groupe dit de Gdeim Izik, sont condamnés aux mêmes peines de prison que celles données en 2013 : 25 ans à la prison à perpétuité.
Au terme de 6 mois d’audiences, de reports en reports, de décembre 2016 à juillet 2017, une Cour civile a rendu en appel les mêmes condamnations que ce tribunal militaire qui en 2013, avait tenté, en condamnant à charge les principaux leaders du camp de la liberté de Gdeim izik, (octobre-novembre 2010) de faire disparaître toute forme de contestation en faveur de l’autodétermination et de l’indépendance, au Sahara occidental occupé.
Nous, prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik, déclarons que les autorités marocaines nous obligent, par la force à assister à notre simulacre de procès, et ce, depuis que nous avons décidé de boycotter et refuser de participer à cette mascarade.
Nous sommes aussi conscients que les divers reports de ce pseudo procès visent à épuiser et décourager la solidarité et l’assistance que nous apporte nos familles, la société civile sahraouie, les observateurs d’à travers le monde, les organisations internationales.
Depuis la décision de la cour suprême de casser les jugements arbitraires du tribunal militaire, nous n’avons cessé d’être la cible de divers campagnes de désinformation et de « preuves » montées de toute part par les autorités policières, juridiques ainsi la machine médiatique makhzeniennes.
Au vu de ce qui a précédé :
Nous appelons les militants sahraouis, observateurs internationaux, associations, avocats, journalistes ainsi que tous les sympathisants et solidaires de la liberté et des droits de l’Homme d’assister massivement aux séances de ce « procès » afin de mettre la lumière sur les exactions de l’occupant marocain et les aberrations de son système judiciaire corrompu et qui est au service du makhzen et, aussi, faire pression sur les autorités marocaines pour nous rendre nos droits et notre liberté.
Les prisonniers politiques sahraouisGroupe Gdeim izik
Au procès en Appel des prisonniers de Gdeim Izik – Rabat 23-25 mars 2017
De la persécution politique, et non une justice impartiale.
Nous, observateurs internationaux, présents au procès du groupe de Gdeim Izik qui se tient actuellement devant la Cour d’Appel de Salé, au Maroc, sommes préoccupés par l’absence de marques d’un procès équitable. Nous, observateurs, condamnons l’utilisation de moyens de preuves recueillis sous la torture et voulons faire savoir que le procès intenté contre le groupe de Gdeim Izik relève de la persécution politique plutôt que de la justice.