Demande de rapprochement et droit de visite.
Naâma Asfari, emprisonné à Kenitra, avait demandé une autorisation pour se rapprocher de son grand-père, très malade, grand-père qui l’avait élevé durant la longue disparition de son père. Pas d’autorisation. Claude Mangin, épouse de Naâma Asfari, n’a pu représenter Naâma à l’enterrement de son grand-père début septembre 2023 à Guelmim, puisqu’elle est interdite de visite depuis 2016. Questionnées par une députée, les autorités françaises répondent le 8 septembre : « Soyez assurée que les services du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères continueront d’évoquer la situation de Madame Mangin-Asfari avec les autorités marocaines ».
Equipe Media a publié en juillet 2023 une courte vidéo : Ennama Asfari – Un récit de résilience et de tragédie
7 septembre – Arrestations – Les forces d’occupation marocaines ont arrêté quatre Sahraouis qui se rendaient à une réunion avec l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura. Arrêtés à midi devant l’hôtel Bavaro Beach à Dakhla, et emmenés au poste de police de Dakhla, ils ont été libérés le soir, à 19h30.
Source Equipe Media
9 septembre – Le séisme au Maroc a été ressenti dans certaines prisons, en particulier Bouizarkane. Les prisonniers ont été enfermés dans leurs cellules, et abandonnés par les gardiens.
54e session du Conseil des Droits de l’Homme à Genève, le Mouvement français contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) a exprimé sa préoccupation face au recours excessif à la détention arbitraire, par le Maroc, contre les prisonniers politiques sahraouis, appelant le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire à rendre visite à ces détenus. (Source APS). Le Maroc s’oppose à toute visite des détenus par les institutions onusiennes et la Croix Rouge.
27 -28 septembre – Attaque contre domicile des militants politiques et des droits de l’homme sahraouis, Lahbib BOUTENGUIZA et Mahfouda Bemba LEFKIR » à Laâyoune et destruction, pour la deuxième fois, des caméras installées par la famille pour témoigner des agressions physiques et verbales dont ils sont victimes. Mahfouda Lefkir est ancienne détenue politique (nov. 2019-mai 2020) et Lahbib Boutenguiza, ancien kinappé sahraoui, est membre du bureau du CODESA. (Source CODESA)
20 octobre – Noces de porcelaine et droit de visite – Claude Mangin-Asfari célèbre ses 20 ans de mariage sans pouvoir rendre visite à son mari emprisonné à Kenitra. Pour mémoire, Claude Mangin, interdite de séjour au Maroc depuis 2016, avait été autorisée à rendre une seule visite à son mari en 2019 après une grève de la faim de 30 jours. Cette visite s’était déroulée dans des conditions difficiles (filatures, articles diffamatoires, etc..).
Il faut aussi rappeler que les conditions de visite sont difficiles pour tous les prisonniers. Leurs familles sont éloignées (plus de 1000 km) ce qui entraîne des coûts élevés, la longueur et fréquence des visites sont souvent soumises à l’arbitraire des directeurs de prison…. À plusieurs reprises, les prisonniers se sont mis en grève de la faim pour être rapprochés de leurs familles, sans succès à ce jour. Au contraire, ils ont subi des représailles.
21 octobre – Le Congrès national du CODESA (Collectif des Défenseurs des Droits de l’Homme au Sahara occidental) empêché par les autorités marocaines. Ce congrès organisé au domicile de Ali Salem Tamek, ancien prisonnier politique et défenseur sahraoui des droits humains, n’a pu se dérouler comme prévu. Le CODESA rapporte que la maison d’Ali Salem Tamek a été encerclée par les forces marocaines et que des agressions physiques ont été perpétrées sur les membres de l’association et les militants solidaires qui tentaient de se réunir. Des tweets d’AMNESTY-France, Human Rights Watch et Mary LAWLOR, Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains au Conseil des Droits de l’homme, dénoncent cette situation.
21 octobre – Grève de la faim de Mohamed Radi dit DAH pour protester contre le traitement discriminatoire et raciste infligé par les autorités à son encontre. Comme les autres prisonniers, Mohamed DAH fait face à des conditions de vie de plus en plus difficiles et l’administration pénitentiaire lui a confisqué les documents nécessaires à des travaux universitaires.(Source SPS)
25 octobre – Privation de droit aux soins pour Abdalahi El Wali dit LIWAFNI Abdalahi. Sahara Presse Service rapporte que » Le prisonnier sahraoui a reçu, lundi dernier, une décision de la délégation générale de l’administration pénitentiaire marocaine, par l’intermédiaire de la direction de la prison centrale de Kenitra, qui stipule que ses demandes relatives au transfert à l’hôpital et à son droit aux soins et aux examens médicaux ne seront satisfaites qu’après avoir renoncé à son identité sahraouie et à ses positions en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance« .
26-27 octobre –Grève de la faim de 48 h des prisonniers politiques en soutien à Mohamed DAH. (Source SPS qui cite la LPPS – Ligue des Prisonniers Politiques Sahraouis dans les prisons marocaines.)