Né le 25 décembre 1975 à Laâyoune
Divorcé – pas d’enfant
Condamné à perpétuité le 17 février 2013 par le Tribunal Militaire de Rabat et par la Cour d’Appel de Salé/Rabat, arrêt du 19 juillet 2017 dans le procès du groupe de Gdeim Izik
Manifestant de Gdeim Izik
Sa mère Mailemenin, qui a parcouru des milliers de kilomètres entre Laâyoune et Salé pour pouvoir voir son fils en prison deux fois par semaine, se souvient de l’année de sa naissance comme celle qui a précédé l’invasion marocaine du Sahara occidental. Ayant un permis de séjour espagnol, il passait chaque année quelques mois en Espagne pour y gagner sa vie en tant que travailleur saisonnier. Vu le traitement préférentiel réservé aux colons marocains, la majorité des Sahraouis trouvent difficilement du travail au Sahara occidental. Le travail saisonnier à l’étranger permettait à Butinguiza d’aider sa famille à Laâyoune.
Comme sa mère, Butinguiza, a participé au campement de protestation de Gdeim Izik. Il a été arrêté le 19 novembre 2010 par la police marocaine dans le quartier Linaach de Laâyoune. Boutinguiza affirme avoir subi différents types de torture. Avant d’avoir été amené au poste de police de Laâyoune, Butinguiza a subi des violences produites par un objet métallique. Durant sa détention au poste de police, c’est les yeux bandés, nu et menotté qu’il a été interrogé. Il a reçu des décharges électriques, a été insulté et privé de sommeil et de nourriture.
Butinguiza a été condamné à la prison à vie par la Cour d’Appel sous l’accusation de formation d’organisation criminelle et d’homicide volontaire d’un fonctionnaire en service. Comme les 19 autres détenus, Boutinguiza est en détention arbitraire depuis presque sept ans et continue à subir des traitements inhumains et harcèlements constants. Il a déclaré à la Cour qu’il ne se trouvait pas dans le campement lorsque celui a été démantelé et que par conséquent il n’aurait pu commettre le crime dont il est accusé, car il se trouvait à ce moment-là à Laâyoune, au mariage d’un ami. Les principaux éléments de preuve contre Butinguiza sont les enregistrements de la police, enregistrements qui contiennent des aveux que les accusés disent falsifiés et signés sous la torture.
La détention arbitraire de Butinguiza a été traitée dans une communication conjointe des Procédures spéciales des Nations Unies, le 20 juillet 2017 (AL Mar 3/2017). Le texte souligne que l’arrestation et la détention du groupe des défenseurs des droits humains sahraouis sont intervenues en réponse à l’exercice de leur droit à la liberté d’expression et à la liberté de réunion dans le camp de Gdeim Izik. Auparavant, le Groupe de travail sur la détention arbitraire de l’ONU avait noté les conditions de détention déplorables et les témoignages de torture des prisonniers de Gdeim Izik dans son rapport par pays de 2014 (A/HRC/27/48/Add.5).
Mohamed Bachir Ali Larussi (Butinguiza)
Numéro d’écrou 29792
Prison centrale de Kenitra,
Hay Almostaajal, Commune d’Elmaamoura,
14020 Kenitra – Maroc