Madame Mangin-Asfari est une militante des droits de l’homme et du droit des peuples. Profondément engagée contre toutes les formes d’injustice, elle a cependant, sans doute pour protéger son époux en prison, fait preuve d’une immense patience depuis 21 mois, supportant chaque fois l’humiliation de l’expulsion injuste, arbitraire.
Depuis 2 ans, elle a tout essayé ! Auprès du Conseil National des Droits de l’Homme au Maroc, chargé de la défense des droits de l’homme et de la démocratie. Auprès de nos autorités, qui semblent rencontrer des difficultés à convaincre leur allié de respecter ce droit de visite.
Aussi que lui reste-t-il sinon de mettre sa vie en danger en décidant une grève de la faim ?
Avec l’appui des citoyens qui choisissent le droit et pourquoi pas celui de l’opinion française et marocaine, Claude pourra à nouveau rendre visite à son mari prisonnier, Naama Asfari.
Déclaration de Claude Mangin-Asfari, en grève de la faim à compter du mercredi 18 avril à la Mairie d’Ivry sur Seine, après son 4e refoulement du Maroc !
Moi, Claude Mangin-Asfari, déclare solennellement ici à Orly que mon plus cher désir est de retourner au Maroc voir mon mari, Naâma Asfari, prisonnier politique sahraoui, condamné à 30 ans de prison après 2 procès inéquitables ainsi que ses compagnons du groupe de Gdeim Izik pour leur lutte pacifique pour l’indépendance du Sahara occidental occupé par le Maroc depuis plus de 40 ans.
Naâma a reçu le prix des droits de l’homme décerné par la Fondation ACAT pour la dignité humaine en janvier dernier, le Comité contre la Torture de l’ONU à Genève a condamné le Maroc pour la 1ère fois pour faits de torture sur Naâma en décembre 2016. Cette condamnation demandait au Maroc de le libérer et de ne pas faire subir de représailles à sa famille.
Or depuis octobre 2016, je suis interdite de séjour au Maroc. J’ai été refoulée une 4ème fois hier ici même.
Dans ces circonstances, je déclare que je me mets en grève de la faim illimitée à compter de demain, mercredi 18 avril, je serai accueillie à la mairie d’Ivry sur Seine, ma ville de résidence, dont la municipalité a nommé Naâma Citoyen d’honneur il y a 3 ans.
Cette grève de la faim cessera lorsque je serai de nouveau autorisée à revoir mon mari dans sa prison après 21 mois d’interdiction. Je suis convaincue que cet engagement de ma part, par un acte qui peut mettre ma santé en danger, sera un argument de poids positif pour le gouvernement français pour obtenir de son partenaire marocain ce retour qu’il n’a pu obtenir jusqu’à présent.
Je remercie tous ceux qui me soutiennent dans ce long combat et qui m’accompagnent.
Je pose cet acte grave par amour pour Naâma, par amour pour la justice et par amour pour la liberté du peuple sahraoui en lutte pacifique pour l’indépendance.
Orly, mardi 17 avril 2018.
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