Ce mardi 13 mars 2018, le procès des 15 étudiants sahraouis du groupe dit El Uali s’est ouvert devant la Cour d’Appel de Marrakech. Mais à peine ouvert, il a été ajourné au 10 avril 2018.
L’audience, à laquelle ont assisté tous les étudiants, a commencé par l’identification des détenus sahraouis avant l’intervention de la défense constituée de 4 avocats sahraouis. Les allégations de la défense reposaient sur les arguments suivants :
- Les membres de la famille n’ont pas été avertis lors de l’arrestation des étudiants
- Conditions de détention illégales.
- Les étudiants ont signé leurs aveux sous la contrainte, et certaines de leurs signatures sont des faux
- Les détenus ont été insultés et humiliés
- Absence de flagrant délit
- Demande d’une expertise médicale pour le détenu politique Abdelmoula Elhafidi
Le Procureur a ensuite pris la parole pour répéter la même propagande politique marocaine que lors du 1er procès des 15 étudiants sahraouis, au lieu de répondre aux déclarations des avocats des détenus. Le président a alors levé l’audience pour discuter des arguments. Il convient de noter que les autorités marocaines ont retardé l’accès des 8 observateurs internationaux à l’audience.
D’autre part, les forces de « sécurité » marocaine ont assiégé l’extérieur de la Cour d’Appel en violation du principe que les audiences sont publiques, empêchant l’accès des défenseurs des droits de l’homme et des proches des détenus à l’audience. Il convient également de rappeler que les autorités marocaines ont empêché les Sahraouis de se rendre de la zone occupée à Marrakech pour manifester leur solidarité avec les détenus sahraouis et soutenir leurs familles.
Cependant, la population sahraouie a réussi à organiser un sit-in de solidarité devant la Cour d’Appel de Marrakech au cours duquel les sahraouis ont scandé des slogans pour les droits de l’homme et des slogans politiques ; ils ont exprimé leur refus de ce procès extrajudiciaire, basé non sur les faits, mais comme une vengeance à l’égard des opinions politiques défendues par les étudiants détenus. Dans le même temps, les services de renseignements marocains ont poussé un groupe de Marocains à organiser un sit-in opposé à celui des Sahraouis pour créer une atmosphère de haine entre le peuple sahraoui et le peuple frère du Maroc.