Au Maroc, 27e jour de grève de la faim illimitée pour cinq prisonniers politiques sahraouis. Il est urgent de les soutenir !
Avec cette grève de la faim illimitée, encore observée aujourd’hui par 5 d’entre eux, il s’agit pour les prisonniers d’opinion sahraouis de demander l’application du droit international humanitaire : leur transfert à proximité de leur famille, qui réside dans le territoire occupé du Sahara Occidental. Il s’agit également, à mesure que la mise à l’isolement, les privations, les mauvais traitements, l’absence de suivi médical menacent leur vie même, et que quatre d’entre eux, épuisés, ont dû abandonner le mouvement à la prison d’Aït Melloul, de demander le respect des règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus, ces règles Nelson Mandela que la communauté internationale a adoptées en 2015 et qui affirment la dignité des détenus en tant qu’être humains.
Il faut rappeler l’expulsion, ce 12 février 2018 à leur arrivée à Rabat, des deux avocates françaises des prisonniers sahraouis du groupe de Gdeim Izik, empêchées ainsi de les visiter dans leurs prisons dispersées sur le territoire marocain, à Kénitra, Tiflet, Aarjate, Casablanca, Aït Melloul et Bouizakarne, souvent à plus de mille kilomètres de leur lieu de résidence. Cette expulsion contredit là encore des principes éminents rappelés par l’Observatoire International des Avocats en Danger (OIAD) au retour des deux avocates : «les pouvoirs publics doivent veiller (notamment) à ce que les avocats puissent s’acquitter de toutes leurs fonctions professionnelles, sans entrave, sans intimidation ni harcèlement et sans ingérence indue…» et «les avocats ne doivent pas être assimilés à leur client ou à leur cause…»
Et nous n’oublions pas Claude Mangin-Asfari, l’épouse française d’un des prisonniers du Groupe de Gdeim Izik, privée du droit de visiter son mari en prison. Depuis 18 mois, le Maroc lui interdit l’entrée sur son territoire, son «dossier» est désormais bien connu des autorités françaises qui semblent rencontrer de grandes difficultés à «convaincre» leur allié et ami de respecter ce droit de visite pourtant élémentaire.
Aujourd’hui 27ème jour de grève de la faim… La vie des prisonniers est en danger
Avec leurs familles, Avec la Ligue de protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines, Avec leurs avocats, Avec les 193 ONG et associations qui viennent de saisir le Comité International de la Croix Rouge (CICR), nous demandons que le Maroc applique strictement le droit international et le droit international humanitaire pour les prisonniers.
Nous demandons aux associations de défense des droits de l’homme de soutenir les prisonniers en grève de la faim à Kénitra – Sidi Abdallahi Abbabah, Mohamed El Bachir Boutanguiza, Mohamed Bourial, Abdallahi Lakhfawni – en s’adressant aux autorités marocaines afin que très vite elles ouvrent des négociations avec les grévistes :
- pour le respect de leurs droits élémentaires : pas de maltraitance, des conditions décentes d’emprisonnement et de suivi de leur santé, le droit de communiquer avec leurs familles, leurs avocats et de pouvoir recevoir des visites ;
- pour leur transfert dans une prison à proximité de leur famille résidant au Sahara occidental. À la veille de la réunion fin avril du Conseil de sécurité consacrée au règlement du conflit sahraoui, cette grève de la faim est une alerte pour le Secrétaire Général des Nations Unies, l’ONU devant œuvrer au respect des droits de l’homme dans le territoire non-autonome du Sahara occidental.
À la veille de la réunion fin avril du Conseil de sécurité consacrée au règlement du conflit sahraoui, cette grève de la faim est une alerte pour le Secrétaire Général des Nations Unies, l’ONU devant œuvrer au respect des droits de l’homme dans le territoire non-autonome du Sahara occidental.