Les conditions de vie des prisonniers sahraouis sont extrêmement dégradées, et les alertes se succèdent pour informer et sensibiliser le public.
Le 14 mars, dans un entretien accordé à APS en Algérie, « Claude Mangin, a exprimé ses craintes quant à l’état de santé des prisonniers sahraouis dans les geôles du colonisateur marocain, où ils sont « maltraités de manière systématique ».
Le 18 mars, La Commission nationale sahraouie des droits de l’Homme (CONASADH) se félicite de la publication de la décision du Comité des Nations unies contre la torture (CAT) sur le cas du prisonnier politique sahraoui, Abdel Jalil Laaroussi, confirmant qu’il est « victime de torture et de mauvais traitements » de la part des agents de l’occupant marocain.
Le 15 avril, le CODESA (Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme) publie son rapport Torture, privation de droits et transfert forcé sont le sort des prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim dans les prisons marocaines et appelle l’ONU et les ONG à faire pression sur le Maroc pour libérer les prisonniers sahraouis.
Le 28 avril, Elise Taulet, avocate française, qui s’était rendue au Maroc en coordination avec la LPPS (Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines) pour rendre visite aux prisonniers de Gdeim Izik, a été empêchée d’entrer au Sahara occidental et renvoyée sur Agadir. Aucune des demandes de visite aux prisonniers n’a été accordée. L’avocate fait état de ses conditions de voyage et de la surveillance très étroite dont elle a fait l’objet sur :
Depuis 2017 les prisonniers politiques sahraouis, de Gdeim Izik sont empêchés de recevoir la moindre visite extérieure.
Le 15 mai, Hassana Moulay Eddahi (LPPS) donne un entretien à La Patrie News « Le Sahara Occidental vit sous état de siège militaire et médiatique ! » dans lequel il évoque les conditions extrêmement difficiles des détenus : harcèlements, violences des codétenus, représailles contre les familles, privation de soins médicaux, etc… » La meilleure preuve de cette farouche et monstrueuse répression dont souffrent les détenus politiques sahraouis réside dans les grèves de la faim illimitées que beaucoup d’entre eux entament très régulièrement ».
Le 23 mai , mandatées par le Conseil des Droits de l’homme des Nations unies, Mary Lawlor (Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme) , Irene Khan (Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection du droit à la liberté́ d’opinion et d’expression), Margaret Satterthwaite (Rapporteuse spéciale sur l’indépendance des juges et des avocats) et Alice Jill Edwards (Rapporteuse spéciale sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants) adressent un courrier au Gouvernement du Maroc : Dans ce contexte, nous souhaiterions attirer l’attention du Gouvernement de votre Excellence sur des informations que nous avons reçues concernant la détérioration des conditions de détention de trois défenseurs des droits de l’homme condamnés à de longues peines de prison, MM Al-Hussein Al-Bashir Ibrahim, Khatri Dadda, Naama Asfari. (Document AL MAR 2/2023).
Le 26 mai – LLPS fait état du refus de soins médicaux pour Ahmed SBAI, membre du groupe de Gdeim Izik. L’accès au soin médicaux semble être conditionné par les autorités marocaines au port de l’uniforme (réservé aux détenus de droits communs). Il s’agit ici de nier la qualité de « prisonniers politiques » du groupe de Gdeim Izik, qualité attestée par de nombreuses ONGs internationales des DDH, et réitérée le 2 août dernier dans le rapport d’AMDH (Association marocaine des Droits de l’homme) qui inclut les membres du groupe de Gdeim Izik dans la catégorie « Détention politique ».
Le 27 mai – Amnesty International publie son rapport 2022/2023 et rappelle qu’en ce qui concerne le Maroc et le Sahara occidental : « Des actes de torture et d’autres mauvais traitements ont cette année encore été commis en toute impunité, notamment dans les prisons, en particulier contre des militant·e·s sahraouis.
À plusieurs reprises en mars, des gardiens de prison ont frappé le militant sahraoui Mohamed Lamine Haddi. Membre du camp de protestation de Gdeim Izik, au Sahara occidental, il était détenu à l’isolement depuis 2017 à la prison de Tiflet II, dans le nord-ouest du Maroc. »
Le 28 mai – Libération du journaliste-bloggeur – Yahdi SABI, arrêté sur son lieu de travail et condamné en 2021 à deux ans de prison en raison de ses activités dans le domaine des droits de l’homme et des médias. Après sa libération, le CODESA fait état de surveillance, harcèlement, menaces par les services de renseignements marocains, d’interdiction de se déplacer à sa guise ou de célébrer sa libération. Yahdi Sabi, son frère et sa soeur ont été victimes de violences physiques pour avoir protesté contre ces interdictions.
20 juin – Manifestation à Genève pour la libération des prisonniers sahraouis dans les geôles marocaines (source SPS).
Une grande manifestation a été organisée lundi 20 juin à Genève, devant le siège du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, afin d’exiger la libération de tous les prisonniers sahraouis injustement détenus dans les geôles de l’occupant marocain.