Suite à la grève de la faim entamée le 20 février dernier, à la prison d’Aït Melloul, par ABDMULAY MOHAMED dit El HAFED, MOHAMED SALEH BUJAMA dit DADA, et EL HASSIN BACHIR BRAHIM dit EL MADUR, la Communauté sahraouie en France a organisé le 18 mars un rassemblement au Trocadéro : « Sauvons la vie des Prisonniers Politiques Sahraouis en danger dans les prisons marocaines« .
Abdmulay El Hafed et Mohamed Dada ont suspendu leur grève de la faim les premiers après avoir reçu des promesses de l’administration pénitentiaire locale.
Mohamed Dada a été transféré à la prison de Tan Tan, plus proche de sa famille.
En revanche, les deux autres prisonniers, Abdmulay El Hafed et El Hassin Bachir dit El Madur ont été transférés dans une prison (Safi) encore plus éloignée de leurs familles.
La famille d’Abdmulay El Hafed a été informée du transfert de leur fils le 22 mars 2023, de la prison locale d’Aït Melloul au Maroc vers une destination inconnue. D’après la LPPS, ce transfert vers Safi s’est effectué dans des conditions très dures et humiliantes, contrairement aux engagements pris par la Délégation Générale Pénitentiaire marocaine, le 7 mars 2023, lors de la suspension de la grève de la faim d’Abdmulay. Il n’a eu droit qu’à quelques minutes d’entretien téléphonique avec sa famille a rapporté sa soeur.
EL Hassin Bachir dit EL MADUR, toujours en grève de la faim le 23 mars (33 jours), été également été transféré de force à la prison de Safi au Maroc. Dans ce contexte, sa sœur a annoncé, dans une déclaration enregistrée, qu’elle avait rendu visite à son frère le 24 mars 2023 (5mn seulement), qu’elle a été fortement affectée par son état de santé très préoccupant, par sa maigreur et son incapacité à parler. Elle lui a demandé de suspendre sa grève de la faim pour préserver sa vie. El Madour a accepté avec grande réticence, soulignant que dès que son état de santé s’améliorera, il entamera une seconde grève illimitée pour revendiquer l’intégralité de ses droits justes et légitimes, notamment ceux liés à sa proximité avec sa famille qui vit dans la ville de Tantan, où sa mère doit être dialysée deux fois par semaine.
Représailles – Les autorités marocaines ont réagi avec violence à ces grèves de la faim, contre les prisonniers et contre les familles. En transférant deux des prisonniers à Safi, les autorités ont doublé le temps de trajet des familles. Les familles ont témoigné d’agressions lors de rassemblements de soutien aux grévistes (familles et activistes) devant les prisons, à Aït Melloul et ensuite devant la prison de Safi. La soeur d’El Madur a également évoqué du harcèlement sexuel lors de sa très brève visite à son frère.
Pour dénoncer cette situation, l’association « Por un Sahara Libre-PULS » vient d’adresser une Lettre ouverte au Haut-Représentant de l’Union Européenne, Josep Borrell ainsi qu’au Président de la Sous-commission des droits de l’homme au Parlement européen, Monsieur Udo Bullman (https://porunsaharalibre.org).
Négligence médicale.
La sœur de BRAHIMA SIDAHMED DADI dit ISMAÏLI a rapporté que son frère n’a pas encore reçu de réponses de l’administration pénitentiaire concernant ses demandes liées à un régime alimentaire conforme à ce qui a été prescrit par le médecin spécialiste.
Elle a ajouté qu’après 30 jours de boycott des repas par son frère, afin d’éviter tout revers de santé, l’administration pénitentiaire locale poursuit toujours une politique de procrastination et de négligence médicale délibérée à l’égard de son frère, dont l’état de santé est très mauvais. De plus, dans son dernier appel téléphonique, Ismaïli lui a assuré que les conditions de détention à l’intérieur de la prison n’avaient pas changé, le personnel de la prison continue à le harceler et à le provoquer sur les instructions du directeur de la prison, Saad Shafik.
Source CODESA – LPPS – Webinaire du 2 avril organisé par l’Association des familles de détenus.