Rapport annuel de la ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines pour l’année 2019

La Ligue pour la Protection des Prisonniers Politiques Sahraouis n’a pu publier la version française de son rapport sur la situation des prisonniers pour l’année 2019 que cette semaine.

Il est désespérant de constater que d’année en année, la situation du peuple sahraoui dans les territoires occupés et celle des détenus politiques dans les prisons marocaines ne changent pas malgré les alertes des associations de défense des prisonniers, les appels de grandes instances internationales de défense des droits humains. Arrestations arbitraires, mauvais traitements voire tortures, parodies de procès uniquement à charge, lourdes peines, lieux de détention très éloignés du domicile familial, coups et harcèlements en prison, pas ou peu de suivi médical…

Pour résister et obtenir de meilleures conditions de détention, la plupart des prisonniers sahraouis continuent d’observer courageusement des grèves de la faim qu’ils interrompent contre la promesse d’une amélioration qui n’est jamais suivie d’effets.

En 2019, une femme a même été arrêtée et condamnée à une peine de prison, Mahfouda Bamba Lefkir, alors qu’elle assistait bien pacifiquement au procès d’un jeune sahraoui.

Depuis le début de l’année 2020, le COVID 19 est apparu au Maroc et dans les prisons marocaines où de nombreux cas ont été recensés. Des appels à la libération des prisonniers politiques ont été lancés car ces derniers ne bénéficient d’aucun suivi médical sérieux ; 5 000 prisonniers ont bien été libérés par les autorités marocaines à cause de l’épidémie, mais aucun sahraoui

Combien de temps pourront ils encore réussir à survivre dans de telles conditions de détention ???

Lire le Rapport Annuel au format PDF – Rapport annuel.LPPS.2019

Le groupe de travail sur la détention arbitraire du Conseil des Droits de l’Homme, enfonce le clou !

Ce texte publié en français le 7 février 2020 est une belle surprise d’abord pour les jeunes prisonniers  du groupe El Ouali, pour tous ceux de Gdeim Izik en prison depuis plus de 9 ans, mais aussi au-delà des prisonniers politiques sahraouis, pour tous les militants marocains condamnés eux aussi à charge, tous revendiquant plus de démocratie et une justice respectueuse des traités et conventions internationales, la plupart signés par le Maroc.

De quoi est-il question ? D’une démonstration juridique minutieuse, de grande portée, exploitant avec soin les informations reçues et aboutissant à la présomption de détention arbitraire pour 14 étudiants sahraouis, condamnés en 2017 puis en appel en 2018 à des peines de 3 à 10 ans de prison pour « faits de violence entraînant la mort dans l’intention de la donner ». L’avis rendu par le groupe, sans réponse donnée dans les délais par les autorités marocaines, est sans ambiguïté : indemnisation des prisonniers déjà libérés au terme de leur peine et libération de ceux condamnés à 10 ans. Comme toujours le gouvernement marocain évite, tergiverse mais le sérieux de ce rapport qui sera sans doute remis au Conseil des droits de l’homme, aura-t-il raison d’un Etat incapable de devenir un Etat de droit ? Lire plus

L’épidémie du Coronavirus, une nouvelle situation cruelle pour les prisonniers politiques au Maroc, le Président sahraoui réagit comme l’association marocaine ASDHOM

Régulièrement notre site www.ecrirepourlesliberer.com s’efforce de recueillir de nouvelles informations sur les prisonniers politiques sahraouis et de mobiliser pour les défendre et obtenir leur libération. Leurs conditions d’emprisonnement se dégradent comme se dégradent leurs possibilités de communiquer entre eux et avec leurs proches.

Aussi il nous semble très important que le Président de la RASD Brahim Ghali, très attentif depuis une dizaine de jours avec les responsables santé à protéger les réfugiés de l’épidémie, s’inquiète de la situation d’autres citoyens sahraouis également précieux : les prisonniers politiques enfermés pour de longues années dans les prisons marocaines, condamnés pour certains jusqu’à perpétuité à l’issue de procès à charge. Il en appelle au Secrétaire Général des Nations Unies afin qu’il intervienne vigoureusement auprès des autorités marocaines et obtienne leur libération. Tous ces hommes et cette femme ne sont-ils pas en prison pour avoir simplement défendu publiquement l’autodétermination, au fronton des résolutions de l’ONU depuis 1966 ?

Nous saluons aussi l’engagement de l’ASDHOM, association marocaine de défense des droits de l’homme qui appelle à la libération de tous les prisonniers politiques au Maroc, en insistant sur la situation des militants rifains.

Ces libérations, simples gestes de stricte justice, mettraient mieux à l’abri de l’épidémie ces prisonniers dont une majorité est de santé précaire, représenteraient de la part des autorités marocaines un geste honorable à forte résonance internationale, et seraient en même temps une manière de mettre les prisonniers de droit commun dans des conditions de plus grande sécurité sanitaire en leur laissant de fait davantage d’espace dans ces prisons que l’on sait surpeuplées.

Solidarité et indignation autour de la lourde condamnation du jeune militant Khattri Dada

La lourde condamnation du jeune militant Khattri Dada à 20 ans de réclusion par le tribunal de première instance d’El Laayoune, le 4 mars dernier, a provoqué une grande vague d’indignation chez les Sahraouis au Sahara Occidental occupé. Notamment à Boujdour le 11 mars 2020. Les femmes sont toujours très présentes et courageuses lors des manifestations, comme nous pouvons le voir sur ces photos ; elles deviennent alors la cible préférée de la police marocaine qui n’hésite pas à les frapper systématiquement et très brutalement lors de leurs interventions. Lire plus

20 ans en prison Khattri Dada

La répression marocaine contre les militants sahraouis ne faiblit pas. Les innombrables intimidations policières autour des domiciles de nombre d’entre eux, les coups lors de manifestations pacifiques…

Et les arrestations !

Le jeune militant Khattri Faraji Dadda, arrêté à la fin de l’année dernière, accusé sans preuve d’avoir mis le feu à une voiture de police dans la ville de Smara avec deux complices, vient d’être condamné en première instance à 20 ans de prison. Il a fait appel mais, on le sait, la Cour d’appel confirme toujours le premier verdict.

20 ans !!! Jamais une si lourde peine n’a été prononcée contre un militant Sahraoui depuis les procès de Gdeim Izik il y aura bientôt 10 ans.

Equipe Media, organe de presse Sahraoui ainsi que La Ligue pour la Protection des Prisonniers Politiques Sahraouis nous ont transmis le message ci-dessous.

20 ans de prison pour le militant sahraoui Khattri Dada

Le 4 mars 2020, la Cour pénale de première instance d’El Aaiun a condamné le militant sahraoui Khattri Faraji Dadda à 20 de prison, accusé d’avoir mis le feu dans une voiture de la police marocaine à Smara occupée, l’année dernière.

Notre correspondant affirme que le procureur s’est limité à formuler des déclarations vagues et imprécises, et que les seules évidences sur lesquelles se sont basées aussi bien l’accusation du procureur que la sentence fut le PV de la police et quelques photos de personnes masquées attaquant une voiture de la police tard dans la nuit et y mettant le feu. Lire plus

APPEL URGENT – L’OBSERVATOIRE

MAR 004 / 1119 / OBS 10X

Condamnation  / Harcèlement judiciaire / 

Détention arbitraire / Mauvais traitements

Maroc / Sahara Occidental – 2 décembre 2019

L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains, un partenariat de la FIDH et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), vous prie d’intervenir de toute urgence sur la situation suivante au Maroc / Sahara Occidental.

Description de la situation :

L’Observatoire a été informé de sources fiables de la condamnation de Mme. Mahfouda Bamba Lefkir, militante sahraoui pour l’indépendance du Sahara occidental et membre du collectif Gdeim Izik1.

Selon les informations reçues, le 27 novembre 2019, Mme. Mahfouda Bamba Lefkir a été condamnée à six mois de prison ferme par le tribunal de première instance d’El Ayoun pour « obstruction à la justice » (article 609 alinéa 4 du Code pénal et articles 341 à 345 du Code de procédure pénale) et « humiliation d’un agent public » (article 263 du Code pénal). 

Le 15 novembre 2019, Mme Mahfouda Bamba Lefkir assistait au procès de M. Mansour Othman al Moussaoui, un autre militant indépendantiste condamné ce jour là à un mois de prison en raison de sa participation à des manifestations de rue à El Ayoun. Elle y a pris la parole pour dénoncer les injustices contre les prisonniers sahraouis. A la suite de son intervention, elle a été immédiatement arrêtée et emmenée dans une salle où elle a été interrogée pendant plusieurs heures avant d’être transférée au commissariat local pour y être de nouveau interrogée. Durant ce transfert, elle a été maltraitée physiquement par les policiers. Elle n’a pas eu le droit d’avoir accès à un avocat pendant toute la durée de ces interrogatoires. Le 16 janvier 2019, elle a été transférée à la prison de Lakhal.

L’Observatoire condamne fermement la condamnation et la poursuite de la détention arbitraire de Mme. Mahfouda Bamba Lefkir, qui ne semblent viser qu’à sanctionner ses activités de défense des droits humains.

L’Observatoire appelle les autorités marocaines à garantir en toutes circonstances le droit de mener des activités pacifiques et légitimes de défense des droits humains et à mettre fin à toute forme de harcèlement, y compris au niveau judiciaire, à l’encontre de Mme. Mahfouda Bamba Lefkir et de l’ensemble des défenseurs des droits humains au Sahara occidental.

Actions requises : 

L’Observatoire vous prie de bien vouloir écrire aux autorités marocaines en leur demandant de :

  1. Garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique de Mme. Mahfouda Bamba Lefkir et de l’ensemble des défenseurs des droits humains au Sahara occidental ; 
  2. Procéder à la libération immédiate et inconditionnelle de Mme. Mahfouda Bamba Lefkir et de l’ensemble des défenseurs des droits humains détenus au Sahara occidental ; 
  3. Mettre un terme à toute forme de harcèlement, y compris au niveau judiciaire, à l’encontre de Mme. Mahfouda Bamba Lefkir et de l’ensemble des défenseurs des droits humains au Sahara occidental ;
  4. Se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998, et plus particulièrement aux articles 1 et 12.2 ;
  5. Plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par le Maroc.

Adresses :

· M. Saad-Eddine El Othmani, Premier Ministre du Maroc. Fax : +212 37 76 99 95/37 76 86 56

· M. Nasser Bourita, Ministre des affaires étrangères et de la coopération, Maroc. Fax : +212 – 37-76-55-08 / 37-76-46-79. Email : ministere@maec.gov.ma

· M. Mohamed Aujjar, Ministre de la justice, Rabat, Maroc. Fax : +212 37 72 68 56. Email : ccdh@ccdh.org.ma

· M. Mustapha Ramid, Ministre d’état chargé des droits de l’Homme, Maroc. Fax : +212 5 37 67 11 55, Email : contact@didh.gov.ma

· Mme. Amina Bouayach, Présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Email :cndh@cndh.org.ma

· Représentant Permanent du Royaume du Maroc auprès de l’Office des Nations Unies à Genève et des autres Organisations Internationales en Suisse – 18a Chemin François Lehmann, 1218 Grand Saconnex, Fax: + 41 022 791 81 80. Email : mission.maroc@ties.itu.int

· S. E. M. Alem Menouar, Ambassadeur, Mission du Royaume du Maroc auprès de l’Union européenne. Avenue Franklin Roosevelt 2, 1050 Bruxelles, Belgique. Email : mission.maroc@skynet.be

Prière d’écrire également aux représentations diplomatiques du Maroc dans vos pays respectifs.


Paris-Genève, le 2 décembre 2019

Merci de bien vouloir informer l’Observatoire de toutes actions entreprises en indiquant le code de cet appel.

L’Observatoire, partenariat de la FIDH et de l’OMCT, a vocation à protéger les défenseurs des droits de l’Homme victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible. La FIDH et l’OMCT sont membres de ProtectDefenders.eu, le mécanisme de l’Union européenne pour les défenseurs des droits de l’Homme mis en œuvre par la société civile internationale.

Pour contacter l’Observatoire, appeler La Ligne d’Urgence :

  • E-mail : Appeals@fidh-omct.org
  • Tel et fax FIDH : +33 1 43 55 25 18 / +33 1 43 55 18 80
  • Tel et fax OMCT : +41 22 809 49 39 / +41 22 809 49 29

SAHARA OCCIDENTAL OCCUPÉ : 2019, ANNÉE DE REPRESSION VIOLENTE ET CONTINUE.

Pour le Peuple Sahraoui, 2019 aura été une année de répression particulièrement violente et continue de la part des forces marocaines occupantes.

De nombreuses arrestations ont eu lieu, non seulement lors de manifestations pacifiques pour le droit à un référendum sur l’autodétermination du Sahara Occidental, mais aussi lors d’un rassemblement spontané pour fêter joyeusement la victoire de l’équipe d’Algérie à la coupe d’Afrique de football !!!

Plusieurs jeunes Sahraouis ont été jugés et condamnés en septembre 2019 à des peines allant jusqu’à 30 mois de détention uniquement pour avoir fêté dans la rue la victoire de l’Algérie Lire plus

Claude Mangin-Asfari à la 42ème session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève

Avec la représentante du Front Polisario en Suisse et de nombreuses personnalités sahraouies et européennes présentes à l’occasion de cette session, elle a participé à différents rendez-vous et réunions pour plaider toujours en faveur du respect des droits humains au Sahara occidental occupé : liberté de parler, liberté de se réunir, liberté de manifester sans risquer les mauvais traitements ou la prison.

Ces rencontres sont-elles utiles, quand leurs résultats sont rarement à la hauteur de ce qu’on peut espérer  ? En tout état de cause, les experts et juristes du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) et des Procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme ne peuvent ignorer les témoignages des Sahraouis, qu’il s’agisse d’anciens disparus, d’ex-prisonniers ou de défenseurs des droits de l’homme. Ils ne peuvent ignorer non plus le témoignage de l’épouse d’un des prisonniers politiques sahraouis incarcérés depuis près de 10 ans au Maroc, que l’on empêche de rendre visite à son mari : Claude Mangin-Asfari. Lire plus