Les prisonniers sahraouis du Groupe de Gdeim Izik entament une grève de la faim pour alerter sur leur sort inique

Nous avons appris que les Prisonniers politiques sahraouis du Groupe de Gdeim Izik ont mené une grève de la faim de 48 heures, lundi 16 septembre et mardi 17 septembre, pour alerter sur leur terrible sort : dispersés dans des prisons marocaines loin de leur pays, le Sahara occidental, souvent isolés, sans soins médicaux, en attente depuis bientôt dix ans de la sentence définitive de leur procès, la Cour de cassation marocaine ne délivrant toujours pas son avis près de deux ans après avoir été saisie, ils ont trouvé la force de se mettre ensemble en grève de la faim pour faire entendre leur voix.

Nous la transmettons ici.


Les prisonniers sahraouis du Groupe de Gdeim Izik entament une grève de la faim pour alerter sur leur sort inique

La Ligue pour la Protection des Prisonniers Sahraouis a reçu une déclaration émanant des prisonniers civils du Groupe de Gdeim Izik qui annonce qu’ils ont entamé une grève de la faim de 48 h pour marquer le second anniversaire de leur dispersion arbitraire après avoir été condamnés à de lourdes peines.

Déclaration

Deux années après notre déportation arbitraire et humiliante de la prison d’El Arjat (Salé), le 16 septembre 2017, vers différentes prisons sur le territoire marocain,

Suite aux sentences très dures que le système judiciaire marocain corrompu nous a infligées

à l’issue d’un procès mascarade, qualifié par les observateurs internationaux et les organisations de défense des droits de l’homme de procès inéquitable,

car les sentences du tribunal civil ont repris celles du tribunal militaire de février 2013,

ce qui souligne le caractère politique d’un tel procès au travers duquel le système marocain a voulu se venger de nos activités de défense des droits de notre peuple à la liberté et à la dignité,

et aussi du soutien international que notre cause nationale a reçu après l’exode massif des Sahraouis vers le campement de Gdeim Izik,

exode dans lequel nous avons joué un rôle significatif pour qu’il marque à jamais l’histoire de notre peuple en lutte pour défendre sa terre et revendiquer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance,

Nous menons une grève de la faim de 48 heures afin de rappeler au monde notre souffrance et la violation de nos droits fondamentaux, en particulier notre droit à la dignité et à la liberté, et pour dénoncer le transfert de plusieurs de nos camarades vers des prisons très éloignées, ce qui a épuisé la capacité de leur famille à les visiter – un problème persistant, dont ils souffrent depuis des années,

Devant les retards imposés par l’État marocain à un appareil judiciaire supposé indépendant – cela fait plus de deux ans que des pourvois en cassation ont été déposés dans les délais légaux certifiés par des juristes auprès de la Cour de cassation, et que celle-ci n’a toujours pas rendu son avis – ,

Sur la base de tous ces éléments, nous appelons les Nations Unies, l’Union Africaine et l’Union Européenne, ainsi que toutes les organisations internationales de défense des droits de l’homme, à entreprendre une action urgente et à exercer les pressions nécessaires sur l’État marocain pour qu’il nous libère immédiatement et qu’il mette fin à la souffrance de nos familles et de notre peuple pacifique.

Prison locale de Tiflet 2 :

Mohamed Lamine Haddi, El Bachir Khadda, Sidi Abdelahi Abhah, Mohamed Bourial

Prison locale de El Arjat :

Sidi Abdeljalil Laaroussi

Prison centrale de Kénitra :

Ahmed Sbaï, El Houssain Ezzaoui, El Bachir Boutenguiza, Abdallah Lakhfaouni, Enaama Asfari, El Hassan Dah

Prison locale d’Aït Melloul 2 :

Mohamed Bani, Brahim Ismaili, Sidi Ahmed Lamjayed, Mohamed Embarek Lefkir

Par les prisonniers sahraouis du Groupe de Gdeim Izik,

Lundi 16 septembre 2019

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